Î16 T l - R R A I X TERTIAIiilì SUPÉRIEUR.
comprise entre Giiné et Turlibeï. On les voit partout se
dresser en remparts élevés, sillonnés de gorges profondes,
comme entre autres celle que l'on traverse à 1 lieue environ
à l'ouest-nord-ouest de Guné, encaissée entre deux murailles
verticales dont les parois sont horizontalement striées
par des couches puissantes, empilées les unes sur les autres.
11.
Les dépôts lacustres que je viens de signaler tout le
long du Méandre, entre Sirilar et Turlibeï, paraissent égament
composer les vallées arrosées par les nombreux
atïluents que reçoit, particulièrement du côté droit, le
cours supérieur de cette rivière, depuis son entrée dans
la plaine de Diner jusqu'aux parages de Guné. Ces vallées,
parmi lesquelles les plus considérables sont celles de Tchiftlik
Tchaï, de Banaz Tchaï et de Keuplu Sou, se décomposent
à leur tour en plusieurs branches latérales, comme
cela est surtout le cas à l'égard du Keuplu Sou, ce qui
constitue une espèce de labyrinthe très-ramifié, débouchant
dans la plaine d'Ouschak par son embranchement le plus
long que représente la vallée de Banaz Tchaï. De cette
manière, toutes ces bandes sinueuses et diversement frangées
se rattachent comme à un tronc commun à la vaste
nappe lacustre, qui s'étend depuis Ouschak jusqu'à Afioun
Karahissar, en formant une succession de plateaux.
C'est cet ensemble de plateaux et de vallées que l'on
peut désigner par le nom collectif de bassin lacustre d'Ouschak.
En effet, à la seule exception de la vallée de San-
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douklu' encore non explorée mais très - probablement
lacustre, la présence des dépôts d'eau douce a été positivement
constatée dans toutes les autres parties de ce bassin,
notamment par MM. Strickland et Hamilton, dans les trois
vallées sus-mentioimées, et par mes propres explorations,
dans la région comprise entre Afioum Karahissar et Ouschak.
Je rendrai compte de ces dernières, après avoir
résumé les renseignements que nous devons aux deux savants
anglais ^
Ainsi qu'ils le font observer avec beaucoup de raison,
tous les nombreux tributaires du ÎMéandre coulent dans des
lits très-profonds, creusés dans les calcaires lacustres, en
sorte que souvent on ne peut les découvrir qu'au moment
où l'on se trouve sur le bord même de ces canaux. Telle
est entre autres la vallée du Keuplu Sou, dans les parages
de Geubek, oii le cours d'eau du même nom serpente dans
le fond d'une gorge de 600 pieds de profondeur. Les
rochers qui en constituent les parois et qui sont composés
de bancs horizontaux de calcaire lacustre, revêtent les
formes les plus fantastiques, en simulant des groupes de
tourelles et de pyramides, dont l'ensemble est d'un effet
très-pittoresque.
Dans toutes ces vallées, les rives diversement dentelées
et contournées des anciens lacs se trouvent distinctement
indiquées, car elles sont représentées par les masses de
thonschiefer, de micaschiste, de calcaire cristallin, etc., qui
t . Affluent gauche du ïcliifllik Tchaï.
2. Voyez le travail de MM. Hamilton et Strickland, publié dans les
Transact, of the Geol. Soc., ano. I 8 4 1 , vol. VI, ainsi que les Researches in
Asia Minor, v. I, de W . Hamilton.