"286 T E R R A I N TERTIAIRE SUPÉRIEUR. C H A P I T R E VI. 287
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irmak, on acquiert la certitude que, dans ces parages, la
rivière est bordée des deux côtés par des masses du même
calcaire horizontalement stratifié. Or ces dépôts sont trop
considérables pour que l'on puisse les considérer comme un
phénomène local et isolé, et tout porte à croire qu'ils se
rattachent à ceux précédemment signalés (p. 280) entre
Segri Dagh et Tchoukour Koï.
Il semble donc résulter de toutes ces considérations (|ue
la majeure partie (sinon la totalité) de la vallée du Kizil
Irmak, comprise entre Kaïsarié et Sivas, est creusée dans
les dépôts lacustres pliocènes qui reposent sur le terrain
tertiaire inférieur.
Les dépôts lacustres si largement développés dans la
vallée du Kizil Irmak, entre Kaïsarié et Sivas, paraissent
avoir également une grande extension dans la contrée arrosée
par les affluents septentrionaux de cette rivière, notamment
par le Tavra Déré, le Khan Sou et le Gulduz Irmak.
Ainsi, lorsqu'on traverse du sud au nord la petite vallée
de Tavra Déré qui débouche dans celle du Kizil Irmak
à 1 lieue 1/2 à l'ouest de Sivas, on franchit tout d'abord
un plateau ondulé et fortement raviné, composé de calcaire
horizontalement stratifié à faciès lacustre. A son extrémité
septentrionale, ce plateau est limité par des hauteurs arrondies,
qui, ainsi que j e l'ai fait observer', représentent peutêtre
un affleurement local des terrains de transition; cependant,
après avoir quitté la vallée de Tavra Deré pour se
diriger plus au nord, on n'a pas plutôt franchi ces hauteurs,
qu'à peu de distance au nord-est de Koyalosmusch, on voit
surgir des collines composées de conglomérat solide ou de
brèche, à pâte siliceuse, rougie par l'oxyde de fer et servant
de ciment à des morceaux de quarl;z hyalin blanc, de
petits fragments de feldspath, etc. Dans les parages de
Kazi Koï, ces conglomérats passent à des dépôts d'incrustations
siliceuses, très-poreuses et légères, représentant
autant de moules de tiges végétales indéterminables, et se
rattachant à leur tour à des calcaires blancs, crayeux, tout
chamarrés d'alvéoles qui permettent de distinguer les formes
de petites Paludines dont elles avaient été le siège. Les
dépôts calcaréo-siliceux qui composent des hauteurs servant
de bord occidental à la vallée de Kazi Koï et s'appuyant
du côté de l'est, probablement sur les flancs des
montagnes des tei'rains de transition (?), ne rappellent
guère le type des dépôts lacustres de l'Asie Mineure, car
ce sont des rochers à contours saccadés ou de gigantes(|ues
accumulations de dalles empilées les unes sur les autres,
se présentant de loin comme autant de massifs de granit
ou de thonschiefer; cependant, malgré cette anomalie,
il est probable que ces dépôts sont également d'origine
lacustre et du même âge que les calcaires à Paludines.
Quant aux deux autres affluents du Kizil Irmak, situés à
l'ouest du Tavra Deré, savoir le Gulduz Irmak et le Khan
Sou, les dépôts lacustres paraissent également y jouer un rôle
saillant.
Ainsi nous avons déjà vu ' que dans les parages d'Yenikhan,
la vallée traversée par le Khan Sou est composée en
grande partie de porphyre doléritique, de micaschiste et de
granit; toutefois, sur plusieurs points, les dépressions
locales que présentent ces roches sont occupées par des
1. Terrain de iransilion, p. 6i'2. 1. Roches énipiives, p. 350.