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120 T E R R A I N TERTIAIRE MOYEN.
que les régions doni il s'agit représentent le fond de la
même nappe d'eau de raer dont les dépôts ont dû acquérir
une puissance très-variée, selon qu'ils se formaient dans
les dépressions ou sur les points plus élevés de la surface
sous-marine.
YII. La grande majorité du terrain miocène de l'Asie
Mineure est d'origine pélagique, tandis que les dépôts
lacustres ou d'eau saumâtre sont comparativement fort
rares et d'ailleurs ne se présentent point comme membres
constitutifs de sédiments marins, mais seulement à l'état de
lambeaux isolés ; tels sont les petits bassins de la Carie, oii
des planorbes, limnées et paludines se trouvent associés à
des molkisc|ues marins (p. 15), ou bien le dépôt à végétaux
fossiles des parages de Nemroun (p. 79) ; tels encore les
quelques sédiments exclusivement lacustres, situés au milieu
de vastes dépôts également lacustres, mais beaucoup plus
récents, qui recouvrent une bonne partie de la région centrale
de l'Asie Mineure ^
Sous ce rapport, le terrain miocène de la péninsule
anatolique présente donc un phénomène diamétralement
opposé à celui cju'oiïre la péninsule ibérique, puisque, ainsi
que le fait voir la belle carte géologique de l'Espagne par
MM. Ed. de Verneuil et E. Collomb, ce sont les dépôts
miocènes d'eau douce qui y prédominent, en occupant près du
quart de la surface totale du pays, tandis que les dépôts
miocènes marins y sont comparativement peu étendus.
V n i . Bien que le terrain tertiaire moyen de l'Asie
1. C'est dans la partie de cet ouvrage destinée au terrain tertiaire supérieur,
que je signalerai les dépôts miocènes d'origine lacustre, parce qu'ils
se trouvent si intimement liés aux dépôts pliocenes lacustres, que dans la
description du pays, on ne saurai t convenablement séparer les uns des autres.
RÉSUMÉ. ^^^
Mineure m'ait fourni un nombre d'espèces (138 espèces)
peu inférieur à celui du terrain tertiaire n^feneur ( 63 e -
pèces), ces deux faunes, telles du moins qu'elles résultent de
L s Luis travaux, donnent lieu à des appreciations tre -
ditférentes. En effet, appartenant à un type parUcuher, le
terrain tertiaire inférieur de l'Asie Mineure ne peut etre
comparé qu'aux représentants de ce type; or nous avons
vu qu'un parallèle établi sous ce rapport avec les depots
similaires des contrées limitrophes de la péninsule anatolique
est tout à l'avantage de cette dernière, car celle-ci
possède non-seulement les formes principales qu,, dans
d'autres pays, caractérisent le groupe nummuhtique asmlico
médilerranéen, mais encore se distingue par un développement
extraordinaire de l'une des formes les plus importantes
de ce type, savoir les Rbizopodes, et meme par
la proportion très-considérable des espèces nouvelles,
puisque le nombre de ces dernières est de 31 et, par conséquent,
plus d'un cinquième du total (163).
Il en est tout autrement du terrain tertiaire moyen de
l'Asie Mineure. Les dépôts de cet âge, tels que nous les
connaissons dans les diverses parties de notre globe, n otfrent
guère de ces types locaux fortement accentués, et se
soutenant sur de grands espaces à l'instar du groupe nunrmulitique
appartenant au type asiatico-méditerraneen ; U
s'ensmt que, lorsqu'on veut comparer la faune tertiau^e
moyenne d'une contrée quelconque avec les faunes contemporaines
des autres pays, on n'a plus pour terme de comparaison
des régions spéciales, mais bien la totalité des pays
où ces faunes se trouvent développées. Maintenant, si, eu
égard aux distances, nous excluons de ce parallèle les dépôts
miocènes de l'ouest de l'Europe, en nous bornant seu-
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