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phiques, ce qui eut parliculièrcment lieu dans la proximilé
des roches éraplives.
C'est, selon toute apparence, pendant l'époque miocène
que se sont formés la plupart des gîtes de sel gemme'si
abondants en Asie Mineure; d'un aulre côté, bien que plusieurs
de ces derniers soient probablement le produit plutôt
de sources thermales que de l'eau de mer' , la grande majorité
des dépôts miocènes de l'Asie Mineure sont d'origine
pélagique, et les restes organiques qu'ils renferment ne se
rapportent qu'aux classes de mollusques, de radiaires et de
coralliaires, en sorte que la faune miocène de l'Asie Mineure
non-seulement est plus pauvre que la faune miocène de
plusieurs endroits de l'Europe, oi:i, à côLé des formes marines,
figurent également les animaux terrestres et lacustres ainsi
que les représentants du règne végélal, mais encore elle
est moins riche que les étages miocènes de l'Europe exclusivement
marins, et par conséquent les seuls susceptibles de
sei vir de terme de comparaison aux dépôts correspondants
de la péninsule. Il en résulte que, bien que pendant cette
époque l'Asie Mineure possédât des masses continentales
assez étendues, puisque les dépôts plus anciens (de transition,
jurassiques, crétacés et tertiaires inférieurs) étaient
déjà emergés, ces continents ont dù être peu favorables au
développement des animaux terrestres; de plus, des considérations
également paléontologiques tendent à faire admettre
que la péninsule se trouvait déjà alors séparée de la
Grèce, qui à son tour était réunie à l'Afrique (p. 134), et
que, d'un autre côté, l'île de Chypre ne constituait probablement,
à l'époque miocène, qu'une saillie du littoral cilicien
1. Voyez Terrain 1erliaire moyen, p. 1U.
C O N C L U S I O N S GÉNÉllALES.
(p. i ih), saillie qui s'affaissa pendant l'époque pliocène,
et ne reparut de noLiveau qu'à une époque récente, mais
déjà sous forme d'une île, caractérisée par de nombreux
débris d'une faune quaternaire (p. i78) qui n' a laissé presque
pas de traces quelconques sur le littoral cilicien dont cette
île avait précédemment fait parlie. Enfin, l'absence en
Asie JMineure des restes organiques qui caractéiisent l'époque
sarmale (p. 12/i), est de nature à faire supposer que cette
contrée n'a pas été atteinte par les grands changements
qu'éprouvèrent, à la fin de l'époque miocène, quelques
régions de l'est de l'Europe et du continent asiatique, qui
s'alfaissèrent plus ou moins considérablement pour servir
de fond à la mer saniate, mer dont la présence fut marquée
par un climat boréal, ce qui constitue l'exemple le
plus ancien d'un refroidissement considérable, subi par ime
partie de notre globe et préludant pour ainsi chre à l'époque
glaciaire.
La mer Noire, dont les dépôts éocènes avaient tant réduit
les dimensions, acquit pendant la période miocène,
dans la direction du nord, un développement plus considérable
encore que celui qu'elle avait eu à l'époque crétacée,
puisque la mer sarmale se déploya jusqu'à la mer Glaciale
(p. i2/|). D'un aulre côté, l'extension de la première subit
une diminution dans ses régions orientales, à la suite de
l'émersion d'une masse insulaire (le plateau actuel de l'Ust-
Urt) qui sépara ces régions en deux bassins, représentés
aujourd'hui (en partie) par la Caspienne et par l'Aral ;
l'émersion de celte île fut accompagnée d'un alTaissenient
des contrées limitrophes, ce qui donna lieu à la grande dépression
louranienne qui constitue encore aujourd'hui le ti'ait
le plus saillant du continent asialique (p. l/jO).