n o TE K R A I N TERTIAIRE MOYEN.
les traces ne seraient pas complètement oblitérées. Or il
m'a été inîpossible de découvrir les moindres indices de
ces anciennes lignes de communication entre le Pont-Euxin
et les bassins miocènes de l'intérieur de la péninsule.
Dans cet état de choses, il ne resterait d'autre moyen pour
expliquer l'existence de ces lambeaux isolés, qu'en invoquant
l'hypothèse d'une puissante dénudation, à la suite de laquelle
aurait été détruite presque la totalité du terrain miocène qui
s'étendait jadis jusqu'au littoral du Pont-Euxin, en recouvrant
les terrains plus anciens mis aujourd'hui complètement
à nu; mais cette hypothèse a quelque chose de tellement
arbitraire qu'avant de l'adopter, il faudra s'assurer si les
lambeaux miocènes disséminés entre Tokat et Erzeroum
sont réellement aussi isolés qu'ils paraissent l'être d'après
mes observations, ce que sans doute je suis loin de soutenir;
en sorte qu'il serait possible que des études ultérieures
eussent pour résultat d'ajouter aux lambeaux miocènes constatés
par moi dans cette partie de l'Asie Mineure, un certain
nombre d'autres lambeaux, de manière à se rattacher
au littoral du Pont-Euxin; la découverte d'un fait semblable
lèverait toute difficulté, puisque alors on pourrait admettre
que ces sillons miocènes représenteraient autant de golfes
par lesquels la mer aurait pénétré dans l'intérieur du continent
composé de terrains plus anciens.
I I . Les roches dominantes qui figurent dans les dépôts
miocènes de l'Asie 3iineure sont des calcaires blancs ou
jaunâtres plus ou moins siliceux, soit amorphes, soit cristallins,
des grès, des marnes, des conglomérats et des gypses.
I I I . Ces roches sont le plus souvent horizontalement
disposées, sans exclure cependant le phénomène des perturbations
stratigraphiques, très-variées sous le rapport de
ItiiSUMÎÎ. m
leur intensité et sous celui de leur extension; ainsi les
dépôts lacustres de la côte méridionale de la péninsule
troyenne, que j'ai provisoirement rapportés au terrain tertiaire
inférieur, ont leurs couches inclinées au nord
jO» — 3 0 ° ouest, nord kO" est, ou sud 10° est, tout en conservant
sur d'autres points la stratification normale (p. 8),
stratification qui caractérise d'ailleurs les calcaires et grès
de Savakly Deressi, situé sur la côte occidentale de la presqu'île
(p. 7) ; de même, entre Geramo et Sarnitchlu (Carie)
les couches plongent au nord 12° ouest, ou au sud-ouest
(p. 17); dans les parages de Saaret (Lycie), à l'ouest
(p. 2i2); entre Korkoun et Karsanty Oglou (Cilicie), au
nord-est (p. 86); entre Karsanty Oglou et Guiaour Kevi, au
sud-ouest ou au sud-est (p. 88) ; dans les parages de
Kyzbeli (Pont), au sud-ouest-sud, ou bien disposées en
séries anticlinales, c'est-cà-dire plongeant d'un côté au sudouest
et de l'autre au nord-est (p. 100) ; entre Kalaratch
et Derebeï Koï (Arménie), au nord-est (p. 101) ; près de
Bardak (ibid.), au nord ou au nord-ouest-nord (p. lOi ) ;
enfin, dans les parages du cap Matto (Cilicie, p. 83) ainsi
que dans ceux de Sis et de Koud (p. 8à), les couches sont
verticalement redressées ou ployées en sens divers. Il paraîtrait
donc que dans les dépôts tertiaires moyens de l'Asie
Mineure à couches redressées, les directions dominantes
seraient celles de N. E.—S. 0. et de N. O . S . E., avec
plongements au nord-ouest, sud-est, nord-est et sud-ouest,
tandis que les directions E .—0 . et N.—S. , avec plongement
au nord et h l'ouest ou à l'est, figureraient au nombre des
moins fréquentes; au reste, je le répète, dans les localités
susmentionnées, ainsi que dans bien d'autres, les
couches redressées se trouvent souvent associées à une stra