350 T E R R A I N TERTIAIRE SUPÉRIEUR.
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s'appelle Ak Gueul (lac blanc); ils donnent probablement
naissance au raisseau susmenLionné (Tchaltuk Sou) et sont
entourés de marais. Une énorme quantité de canards sauvages
et d'autres oiseaux aquatiques animent tous ces petits
bassins lacustres, dont l'eau n'est point saumàire, quoique
limoneuse et d'une température tiède pendant l'été. Ce
groupe de lacs est situé dans une légère dépression, au nord
de laquelle la plaine se renfle considérablement et masque
l'iiorizon, tandis que, dans les directions du sud et du sud-est,
elle conserve une moyenne de niveau assez uniforme; aussi,
dans les parages de Hassan Tchiftlik, l'altitude de la plaine
est de 895 mètres, ce qui n'empéclie pas la température
estivale d'y être Fort élevée'.
Cependant entre Hassan Tchiftlik et Allan Yaïlasi, le
relief de la plaine subit des variations locales considérables,
car çà et là elle est déchirée par des ravins sinueux, bordés
de remparts de calcaire lacustre horizontalement stratifié ;
c'est ce que l'on voit notamment dans les parages mêmes
que traverse le sentier qui conduit de Tchaltuk à Allan Yaïlasi
; la plaine y est tour à tour fortement bombée et profondément
excavée, présentant souvent d'instructives dénudations,
bien propres à faire apprécier l'énorme puissance
des dépôts lacusti-es.
A peu près à 1 lieue i t i au nord-ouest d'Atlan Yaï-
1. Lorsque, le 30 mai .1849, je me trouvais à Hassan Tchirtlili, le thermomètre
centigrade, exposé au soleil (à midij, marquait 50°; il est probable
que, pendant les mois de juin, de juillet et d'août l'effet des rayons solaires
y est encore plus considérable; or, comme la majorité des grandes plaines
de la l,ycaonio ne possèdent absolument aucun abri, la moyenne de la
température diurne doit y différer fort pou de la température moyenne
déterminée par l'action directe du soleil.
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lasi, les ondulations qui, depnis Tchalltik jusqu'à ces parages,
masquent l'horizon du ccMé du nord, s'aplanissent
et se dissipent complètement, de manière que la surface de
la plaine se déploie partout à perte de vue. A Atlan YVilasi,
dontraltitudô est de 969 mètres, ces surfaces, généralement
si arides, se revêtent d'une assez belle végétation herbacée
(les arbres y manquent partout), consistant particulièrement
en petites Légumineuses, Labiées, Caryophyllées, etc., plus
ou moins aromatiques, qui répandent un parfum délicieux.
Le campement tin-kmène nommé Atlan Yaïlasi est traversé
par le ruisseau Atlan Sou. qui descend des contre-forts nordest
du Soultan Dagh et se perd à peu de distance au nordest
de la localité du même nom. Cette dernière, ainsi que
l'indique l'épithète de indila, ne sert cjue de séjour d'été aux
Turkmènes, qui, dès le conrmencement de l'hiver, se transportent
au village d'Atlan, situé à lieues environ au nordest
de leur campement estival, déménagement que ne saurait
justifier une diirérence sensible de température entre les
deux localités, mais qui a pour motif principal le besoin de
s'éloigner pendant quelques mois des lieux démesurément
envahis par les insectes incommodes, inséparables des habitations
de ces peuples.
A 2 lieues environ au sud-est d'Atlan Yaïlasi, se trouve
la vallée très-marécageuse que traverse le Kouloukessé Sou,
ruisseau limoneux qui débouche dans l'Atlan Sou. La vallée
est bordée des deux côtés (au noi'd et au sud) par des
masses de calcaire lacustre horizontalement stratifié, formant
des plateaux dont la surface caillouteuse est, çà et là, revêtue
de toulTes de gazon ras et clair-semé, mais généralement
composé de plantes rares ou nouvelles souvent très-aromatiques,
ce qui, comme je l'ai déjà fait observer (p. 321),