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asserlioa par ses observations pluvioniétriques qui, en elTel,
donnent des clulïres énoi'mes. De plus, M. Plaast signale
dans l'île (province de Canterbury) des restes d'anciennes
moraines échelonnées le long de ses côtes, ce qui semblerait
indiquer qu'aujourd'hui encore, l'ile de la Nouvelle-Zélande
possède la plupart des conditions climatériques dans lesquelles
elle se trouvait placée pendant l'époque glaciaire'.
Or, malgré ces quelques faits et bien d'autres encore,
de nature à servir de points de départ dans la discussion
épineuse des phénomènes glaciaires, il restera toujours à
expliquer la question de savoir, non-seulement ce qui a pu
faire naître un état de choses capable de produire cet énorme
refroidissemeni, mais encore motiver les brusques interruptions
des agents frigorifiques, ainsi que leurs manifestations
en sens contraire de toutes les conditions qui déterminent
la naissance et la propagation des phénomènes thermiques.
D un autre côté, les géologues ne trouvent pas moins
de difficultés à refroidir notre globe qu'à le réchauffer,
puisque toutes les hypothèses proposées jusqu' à ce moment
1. Les curieux phénomènes glaciaires que présente la Nouvelle-Zélande
ne constituent pas les seules anomalies engendrées par l'excessive
humidité atmosphérique qui caractérise cette île, car ce sont encore ces
conditions qui y donnent lieu à un phénomène botanique non moins exceptionnel,
ainsi que le démontre M. Lander Lindsay dans son intéressant
Iravail sur les plantes de la Nouvelle-Zélande (Transacl. of Lhe bol. Soc.
Edmb., 1S66-I867), travail dont il résulte que, dans la partie méridionale
de cette île, les fougères arborescentes, associées à des Fuchsia, des CordijUna,
des Araiiacées, des Myrtacées et à d'autres arbres regardés comme
propres aux régions décidément chaudes, prospèrent au bord des glaciers,
dans un climat fort rigoureux, comparable à celai des Alpes de la Suisse'
c'est ce qui fait dire à M. Lindsay, qu'il n'est plus permis de considérer
ces plantes, ainsi qu'on l'a cru jusqu'ici, comme caractéristiques d'une végétation
subtropicale. De môme, aux environs du mont Wellington, près de
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pour expliquer la cessation de l'époque glaciaire, soni plus
ou moins exposées à être battues en brèche par de formidables
objections; tel est notamment le cas de l'Iiypolhèse
de Ri. Escher vonder Lintli, la plus ingénieuse de toutes et
celle qui a été le plus honorée par la sanction d'éminentes
autorités, parce qu'en effet l'action exercée par l'émersion dti
Sahara algérien expliquerait d'une manière très-simple un
grand nombre de phénomènes tant anciens qu'actuels;
ainsi, elle rendrait compte de la fonte des neiges accumulées
pendant l'époque glaciaire et de la vaporisation des lacs
nombreux qui s'y étaient produits, de même qu'elle rattacherait
à une cause semblable l'origine assez problématique des
vents chauds et secs du midi, désignés en Suisse par le nom
de Fohn. Or, sans parler de l'impossibilité de l'émersion
simultanée de tout le Sahara \ puisque les dépôts dévoniens
et crétacés qui en constituent une partie ont dû avoir été
exondés bien antérieurement à l'époque quaternaire, ce qui
diminuerait beaucoup l'étendue et par conséquent l'action
réchauffante des sui'faces émergées pendant cette dernière
Hobert-ïown (ïasmanie), on voit (Seeman's Journ. of Botany, May, '1865)
des fougères arborescentes remarquablement vigoureuses dans des ravins
très-obscurs et très-humides situés à une altitude de 1,500-2,000 pieds,
altitude où la neige tombe avec abondance et se maintient longtemps. Ces
faits prouvent que, si une humidité atmosphérique exceptionnelle suffit
encore aujourd'hui pour faire naître des glaciers, sous des latitudes et à des
niveaux où ils ne sembleraient pouvoir se former que pendant les époques
glaciaires, la môme cause est capable de reproduire à l'époque actuelle un
phénomène botanique que l'on serait tenté de croire exclusivement.propre
aux annales géologiques du passé, notamment aux périodes tertiaires dont
les restes végétaux oiïrent quelquefois un mélange curieux de représentants
de la zone tropicale et de la zone tempérée.
I. Voyez la note de M. Marès sur ce sujet dans le Bull. Soc. (jéol. de
France; â' sér., t. XXII, p. 468.