20 TERRAIN TERTIAIRE MOVEN.
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La montagne qui porte Davas, situé à une altitude de
plus de 1,360 mètres, est entourée de tous côtés par un ravin
d'une profondeur quelquefois considérable que traverse un
pont; les flancs de la montagne sont plus ou moins escarpés,
et on les gravit par un sentier passablement abrupte,
liérissé de blocs de calcaire miocène qui se détachent du
sommet. Du haut du village, on embrasse un horizon assez
étendu dans la direction du nord-est-nord, où l'on voit se
déployer une vaste plaine jusqu'à la chaîne imposante du
Baba Dagh, qui à cette distance se présente comme un
massif à contours ondoyants et à surfaces presque nues ; à
l'est et au nord-est, la plaine est bordée par les contre-forts
du Boz Dagh.
En descendant de Davas par le revers nord-est-nord de
la montagne, on voit immédiatement au-dessous du village
apparaître les marnes et les grès en couches redressées. Des
couches semblables j)ercent fréc|uemment à travers les
masses puissantes de terre végétale qui recouvrent toute la
plaine, depuis Davas Dagh jusqu'au petit village d'Yeringeumé.
Les remarquables dépôts miocènes de Davas, dont je
n'ai fait ciu'effleurer les richesses paléontologiques que mes
successeurs ne manqueront point d'exploiter bien plus fructueusement,
terminent, du côté de l'est, la série des terrains
de cet âge observés par moi dans la Carie. Ce n'est qu'à
une quarantaine de lieues au sud-est de Davas que se présentent
les dépôts miocènes les plus rapprochés (dans cette
direction) de ceux de cette dernière localité, savoir : ceux
de la Lycie.
CHAPITRE PREMIER.
IV.
21
Les dépôts miocènes connus jusqu'à aujourd'hui dans la
Lycie, s'y trouvent disposés en cinq lambeaux isolés, plus
ou moins éloignés les mis des autres, mais cependant échelonnés
sur deux hgnes, dont la direction moyenne est presque
de l'ouest à l'est.
Parmi ces cinq lambeaux, un seul seulement, savoir
celui situé dans les parages de Tchobansa (au nord-est de
la ville d'Elmalu), a été observé par moi sur les lieux
mêmes; les autres ne nous sont connus que grâce aux travaux
de MM. Spratt et Forbes; aussi c'est par ces derniers
que nous commencerons notre revue des dépôts miocènes
de la Lycie, en résumant les renseignements que les deux
savants anglais ont consignés dans un remarquable ouvrage'.
Les quatre petits bassins miocènes signalés par
MM. Spratt et Forbes et désignés par le nom des villages
limitrophes, sont : celui de Saaret, à 2 lieues environ au
nord des parages d'Andiphilo (httoral méridional); celui de
Gendever, à peu de distance à l'est du précédent; celui
d'Arsa, au nord-ouest-nord du bassin de Saaret; enfin celui
d'Armoutlu, à l'est du bassin d'Arsa. Nous parcourrons
rapidement chacun de ces petits domaines en renvoyant
pour les détails à l'ouvrage même, ainsi qu'à la carte géologique
c|ui l'accompagne,
1° Le bassin de Saaret est représenté par une petite vallée
ayant une altitude de 813 mètres et une largeur d'environ
'I. Travels in Lycia, vol. II.
WÉÎ