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• TI'IUIAINS POST-ÏERTlAlRIiS.
Unit pai- devenir coinplélemeiit douce ; oi-, d'après Mi)[. Spralt
et Forbes, ces modifications dans les propriétés chimiques
des eaux out pour conséquence l'apparition successive d'espèces
marines et lacustres, à l'exception toutefois du Cerithium
mamillcUum, qui peut traverser impunément ces modifications
si funestes aux espèces exclusivement lacustres,
mais ne survit point à un changement de profondeur, qu'il
leur tour les espèces lacustres supportent sans inconvénient;
il en résulterait que ces dernières se trouvent vivantes à
côté du Cerithium mamillatum fossile ou subfossile, chaque
fois que le fond d'une lagune d'eau douce a éprouvé une
certaine dépression, tandis que les dépouilles de cérite dont
il s'agit ne se présentent accompagnées que de celles d'espèces
mannes, dau'^ les cas oii les lagunes ou plages soulevées
avaient été en communication assez pi-olongée avec
l a m e r pour y faire disparaître toute trace d'espèces lacustres.
Ce sont des indices de ce genre qui, selon MM. Spratt
et Forbes, démontrent que les régions littorales de la baie
de i\Iakri subissent alternativement des mouvements de dépression
et d'immersion'.
Lorsque du littoral de la Lycie nous pénétrons dans
l'intérieur de cette classique péninsule, nous y voyons, sur
plusieurs points, les terrains divers qui la composent recouverts
d'une couche plus ou moins puissante de dépôts détritiques.
Tel est entre autres le cas à l'égard de la plaine
d'Elmalu et surtout de celle qu'arrose l'Istenaz Tchaï, dont
les sources seules appartiennent encore h la Lycie, car dans
la partie plus septentrionale de son cours, il traverse la Pesidie,
pour aller rejoindre le Kestel Gueul, qu'à la vérité il
1. Voyez loc. cil., v. It, p. 199.
CIlAPITllli; II. 453
n'atteint pas toujours, puisrju'à l'époque oii je visitai ce lac,
il était complètement à sec (voyez Terrain lerliaire inférieur,
p. 804). Dans lespai'ages de ce dernier, l'espace qui sépare
le Kestel Dagh du Katran Dagli est occupé par une plaine
assez vaste, que recouvrent des dépôts de sable et de galets,
masqués çà et là par des marais ou par la terre végétale.
XV.
Les dépôts récents (et encore en voie de formation)
signalés sur les côtes de la Lycie se trouvent largement
développés tout le long du littoral de la Pamphylie, où l'on
voit tantôt des sables et des détritus de toute espèce solidement
agglutinés par l'action du carbonate de chaux emprunté
aux nombreux cours d'eau qui sillonnent cette côte, tantôt
des masses considérables de travertin que ces derniers ne
cessent de déposer. Le travertin constitue souvent des
nappes étendues, se terminant du côté de la mer par de véritables
falaises, comme c'est entre autres le cas dans les
parages d'Adalia.
En parlant des dépôts lacustres (p. 211) situés tout
autour de cette ville, et qui forment une bande le long de la"
côte, depuis Adalia jusqu' à l'embouchure du Karga Tchaï,
j'ai déjà fait observer que vers son exti'émité oiientale, cette
bande lacustre est prescjue complètement masquée par les
alluvions qui constituent la plage. Or une bonne partie de
cette plage a évidemment été créée dans le cours de l'époque
historique, puisque non-seulement le lac Capria, qui, du
temps de Strabon, formait une nappe d'eau très-étendue, a
été converti presque en entier en une vaste plaine maréca