6 TE R U A I N TERTIAIRE MOYEN.
littoral comprise entre Eski Stamboul et rembouchure de
Savakiy Deressi (également appelée Keuch Deressi). Cette
plaine, revêtue d'épais buissons de chêne, est composée de
calcaire et de grès horizontalement stratifiés qui forment
plusieurs rangées de collines, sur Tune desquelles se dressent
les imposantes ruines d'Esld Stamboul'. A 1 lieue environ
au sud de ces dernières, les montagnes trachytiques qui
bordent la plaine du côté de l'est, la rétrécissent au point
de la réduire à une bande étroite; mais un peu plus au sud,
notamment dans les parages du ruisseau Savakly, elle
acquiert un développement assez considérable et se confond
avec la vallée qu'arrose ce cours d'eau. Tout le long de
l'embouchure de celui-ci, les collines de calcaire et de grès
se trouvent échelonnées parallèlement à la mer, et il est
pi-obable que les roches qui les composent constituent également
le fond de la vallée de Savakly Deressi; en tout cas,
j'ai observé sur les collines les plus rapprochées de la mer
beaucoup de fragments et d'empreintes de coquilles à faciès
miocène, associées à un grand nombre d'individus parfaite-
'I. Eski vieux, ancien, Slamboul, nom par lequel les Turcs désignent
Constanlinople. Les ruines dont il s'agit sont celles d'Aiexandria Troas,
ville bâtie et nommée en l'honneur d'Alexandre le Grand par Anl igonus , l'un
des plus illustres capitaines du conquérant macédonien et qui, après la
mort de ce dernier, s'empara de toute l'Asie Mineure mais périt à la bataille
dTpsus, l'an 301 avant J.-C.
Celle cité érigée dans la proximité de Fantique Troie, a dû avoir été
d'une grande magnificence à en juger par les quelques débris qui on reslent
encore. Outre son nom Y>nmM d'Alexandria 7>oi-t.s, elle en porta plusieurs
autres; ainsi Pline {liv. Y, 30) l'appelle Anlegonia, tandis que des
monnaies antiques dont quelques-unes se rapportent à une époque postérieure
à l'ère chrétienne, la désigne sous les noms de Anlegonia Alexandria,
Colonia Troas, Alexandria Augusla Troas, etc.
C H A P I T R E PKE.MIEli. 7
ment conservés de Oslrea lamellosa, Oslrea undala et Peclen
benedictus. Nous verrons en nous occupant du terrain quaternaire
que la partie littorale de la vallée de Savakly, a du
avoir subi un soulèvement à une époque très-récente. L'extrémité
orientale de cette rangée de hauteurs miocènes ainsi
que le massif trachytique de Beï Dagb représentent, du côté
du sud, la ligne de démarcation entre la vallée de Savakly
Deressi et la vaste plaine arrosée par le ïouzla Tchaï,
tandis que des côtés du nord et du nord-ouest, les dépôts
tertiaires moyens de la vallée paraissent être limités d'abord
par le rempart (trachytique [?]) du Savakly Dagh, et ensuite
par les hauteurs serpentineuses qui bordent la région
moyenne de la vallée d'Ilidja.
Nous allons maintenant examiner les dépôts situés sur
le littoral méridional de la Troade et que provisoirement je
range dans le terrain tertiaire moyen.
A 1 lieue environ à l'est de Beïram Kevi, à peu près
dans les parages de Bozlu, les masses trachytiques' laissent
percer des marnes blanches compactes, divisées en minces
tablettes plus ou moins fortement rech'essées, ce qui semblerait
indiquer que ces marnes sont anlérieures aux trachytes
par lesquels elles auront été disloquées et en partie
recouvertes. En continuant à longer la côte dans la même
direction, on voit à peu de distance à l'est de Bozlu les
marnes remplacées par les trachytes, mais les premières ne
tardent pas à reparaître dans la proximité de Sazlu, gros
village situé à i lieue environ à l'est de Bozlu. Puis, entre
Sazlu et riusseinfaki, elles cèdent à leur tour la place à une
amygdaloïde, à pâte d'un rouge de brique, renfermant des
1. Voyez Hoches éruplives, p. 20.