23'2 T l î R l î A l N TIÌRTIAIRE SUPÉRllìUR. C H A P I T R E IV. 233
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entre 3Iaiiisa et les pavages de Halikli, ainsi que les masses
de micaschiste désagrégé qui revêtent la plaine entre Adala
et les rives est et sud du lac de ¡Mermeré, dont l'altitude est
de 91 mètres, et enfm la nappe spongieuse de terre glaise
et de limon qui compose les côtes de ce lac et qui en rend
les abords d'autant plus incommodes, qu'à la difficulté de se
maintenir sur un sol qui s'enfonce sous les pieds, se joint
celle de pénétrer à travers l'épaisse forêt de graminées
et de cypéracées qui hérissent cette plage marécageuse, dont
le niveau se confond avec celui du lac même. Je me dispenserai
d'en dire davantage sur les dépôts détritiques que
ti'averse le cours inférieur du Gediz Tchaï, surtout dans la
partie de la vallée comprise entre Manisa et son embouchure,
parce qne nous y reviendrons en nous occupant du
terrain quaternaire; en conséquence nous pouvons passer
maintenant à l'examen des dépôts lacustres situés dans le
système hydrographique du Sousourou Tchaï.
IV.
La portion du cours inférieur du Sousourou Tchaï {Macoeslus)
comprise entre les parages de Sousoughouriou et
de Mikhalitch traverse une surface presque plane revêtue
d'une puissante nappe diluvienne qui masque complètement
la charpente solide de la contrée; mais au sud de Sousoughouriou,
les dépôts lacustres acquièrent un développement
assez considérable sur plusieurs points de la vallée du Macaestus.
MM. Strickland et Hamilton' en ont constaté la présence
entre Kebsid et Bogaditch, où ils consistent en une
marne calcaire et un calcaire blanc souvent friable, renfermant
des rognons de silex {[Uni). La stratification y est
horizontale, à l'exception des parages méridionaux de la
zone lacustre dont les couches se trouvent dérangées et brisées,
perturbation que les deux savants anglais attribuent à
l'action des roches éruptives.
Cette supposition est rendue assez vraisemblable par la
fréquence des trachytes tout le long du Sousourou Tchaï,
ainsi que je l'ai déjà indiqués et il résulterait par conséquent
du phénomène stratigraphique signalé par les savants
anglais que, dans ces localités, l'éruption des trachytes eut
lieu postérieurement, aux dépôts lacustres, ce qui constituerait
un fait assez rare en Asie Mineure.
Les dépôts lacustres des parages de Kebsid paraissent
ne former qu'une seule nappe avec ceux que j'ai été dans
le cas d'observer le long de l'Athanas Tchaï, affluent gauche
du Macaîstus, avec lequel il opère sa jonction à peu de distance
de Kebsid. En effet, près de Mandoura, les rives élevées
de l'Athanas Tchaï offrent de belles dénudations qui
font voir de puissantes masses sableuses avec galets régulièrement
alignes, lesquelles reposent sur des couches horizontales
d'un calcaire blanc siliceux, parfaitement identique
avec la plupart des calcaires d'eau douce de l'Asie
Mineure. Ces dénudations sont de nature à faire admettre,
avec beaucoup de vraisemblance, que toute la vaste plaine
comprise entre l'embouchure de l'Athanas Tchaï et la ville
de Baiikesri appai'tient au domaine lacustre, dont la majeure
partie y serait masquée par le diluvium.
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1. Transac. of lite Geol. Soc. of London, v. VI, p . 17. 1. Voyez Roches ëruplioes. p. 40.
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