38 T E R R A I N TERTIAIRE MOYEN.
de remboucluire du Sarykavak Tchaï, où l'altitude de ce
cours d'eau n'est que de 68 mètres, les surfaces unies
acquièrent un développement assez considérable.
La roche qui compose les hauteurs de la vallée de Sarykavak
est, selon les localités, un calcaire marneux, sableux,
feuilleté, schisteux, ou une brèche et conglomérat soit
solide, soit friable, incohérent ; toutes ces roches sont disposées
en bancs horizontaux plus ou moins puissants, et,
quoique très-pauvres en fossiles, font évidemment partie
des dépôts miocènes. Dans les parages oii le Sarykavak
Tchaï opère sa jonction avec le Gueuk Sou, cette dernière
rivière est passablement rapide ; malgré cela, dans les endroits
oir elle ne se trouve pas encaissée entre les montagnes,
son lit est obstrué par des îlots de sable et de
galets, ainsi ci[ue cela a lieu près de Kadi Koï (p. 35).
Le sentier qui conduit de Sarykavak à Kasch Koï, ne
suit point la rive même du Gueuk Sou, mais s'en tient à
une certaine distance; aussi, à mesure qu'on se dirigea
l'est des parages limitrophes de l'embouchure du Sarykavak
Tchaï, les montagnes masquent de nouveau la grande vallée
du Gueuk Sou. Celles qui longent le bord méridional de la
vallée, sont non-seulement plus élevées et plus boisées,
mais encore elles paraissent être d'une autre composition
minéralogique c^ue les montagnes du bord opposé. Les
teintes blanches et la stratification horizontale de ces dernières
leur impriment un caractère tellement analogue à
celui qui distingue les dépôts miocènes de la contrée, qu'elles
se présentent évidemment comme formant la continuation
de ces mêmes dépôts miocènes qui nous ont accompagné
sans interruption depuis la ville d'Ermenek jusqu'aux
parages dont il s'agit. Il n'en est plus ainsi des montagnes,
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qui dans ces parages longent le bord méridional de la vallée
de Gueuk Sou, car il est probable qu'elles ne sont que
les contre-forts de la chaîne de VImbarus, et que par conséquent
elles font partie des terrains de transition. Cette
hypothèse devient d'autant plus fondée que, comme nous le
verrons tout à l'heure, des roches évidemment de l'époque
de transition surgissent localement sur le bord septentrional
de la vallée du Gueuk Sou, au sud-est de Kasch Koï.
Toute la partie de la vallée du Gueuk Sou comprise entre
Sarykavak et Kasch Koï est extrêmement accidentée. Les
montagnes la serrent de si près, que le peu de villages disséminés
dans l'intérieur de la vallée ne trouvent place que sur
les saillies ou dans les anfractuosités des parois sourcilleuses
qui la surplombent de tous côtés. C'est ainsi que la colline
sur laquelle est situé Kasch Koï, tout près de la rive gauche
du Gueuk Sou a encore une altitude de 538 mètres, et que
cette rivière vue de ce point apparaît comme dans un abîme
profond. Cependant, malgré les fortes inclinaisons des surfaces
et leur nature rocailleuse, la végétation arborescente,
localement interrompue à l'ouest de Sarykavak Tchaï,
reprend toute sa splendeur à mesure que l'on s'éloigne de ce
dernier dans le sens opposé, car les montagnes se couvrent
de nouveau d'épais taillis de caroubiers', de platanes % de
pins^, de cyprès' , de saules % de tamaris®, d'arboutiers %
1. Ceralonia siliqua,
t. Plalmms orienlalis.
3. Pinus laricio.
4. Citpressus fasligiala.
5. Salix alba.
6. Tamarix gallica.
7. ArbiUiis unedo.