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g ilaitement
caractérisées d'anciens glaciers dans les parages
immédiats de Rio de Janeiro par environ 26 degrés de latitude
sud. Or toutes ces épaves d'anciens glaciers se trouvent
disséminées en dehors des régions considérées dans le nouveau
monde comme marquant, en moyenne, la limite méridionale
des phénomènes glaciaires, c'est-à-dire le parallèle
de /lO degrés de latitude nord ; en sorle qu'il est permis de
dire qu'en Amérique, de même qu'en Europe et en Asie, ce
qm caractérise le plus les phénomènes glaciaires, c'est moins
leur étendue que leur localisation.
Voilà un trait de plus à ajouter à la physionomie mystérieuse
sous laquelle l'époque glaciaire se présente aux
yeux du géologue, époque aussi inexplicable dans son apparition
que dans son évanouissement. Il est vrai, l'abaissement
de la température n'a pas dCi être soudain, mais graduel,
amsi que le démontrent les dépôts pliocènes de
Norfolk et du SutloIkS où les trois étages du Crag [Corraline
crag, red crag et Norwich crag) présentent dans le
decroissement des espèces méridionales et l'augmentation
des espèces septentrionales une marche remarquablement
progressive, qui sans doute n'aura été accomplie qu'en plusieurs
milliers d'années^ De plus, quelques exemples de
p Sir Charles Lyell, The gaol, evict, of ihe anliq. of man,
2. La continuation des phénomènes glaciaires, même pendant les époques
géologiques les plus récentes a été constatée sur plusieurs points de
1 Europe, entre autres dans la Snède où Sir Charles Lyell [toc. cil p 239)
a signalé, dans les environs d'Cpsala, des dépôts de sable et de gravier
stratifies [Omr), renfermant des coquilles singulièrement caractéristiques
pour les eau. saumâtres du golfe de Bothnie, de concert avec des blocs
de gneiss non roulés et à arêtes tranchantes, ce qui indique (jne ces blocs
ont ete transportés à une époque où la Baltique était déjà séparée de la mer
glaciers acluels situés dans des contrées exceptionnellement
humides, à des niveaux où des phénomènes semblables ne
s'olïrent point sous des latitudes analogues mais dans des
conditions climatériques différentes, sont de nature à faire
admettre qu'un certain degré d'humidité atmosphérique est
très-favorable à la formation des glaciers en généi'al. Ainsi,
selon fli. Darwin, dans la Patagonie, des montagnes peu
élevées sont revêtues de glaciers qui descendent jusqu'au
niveau de la mer; et cependant cette partie de l'extrémité
méridionale de l'Amérique, oii l'atmosphère est presque
constamment chargée de vapeurs, correspond dans l'hémisphère
boréal aux latitudes de Macon ou de Besançon. Un
autre exemple, bien plus concluant encore, nous est fourni
par l'île de la Nouvelle-Zélande, dans la province de Canterbury
où le D"' J. llaast signale^ un glacier qui descend à
705 pieds anglais environ (200 mètres) au-dessus du
niveau de la mer; or, ce remarquable glacier, auquel
J M . Ilaast a donné le nom de Fi'ançois-Joseph, se trouve
sous ùo°o5' de latitude méridionale, position qui correspond
sur l'hémisphère septentrional à celles de Montpellier, Pau,
Marseille et Livourne, oii prospère l'oranger. Même dans les
Alpes de l'Europe boréale, les glaciers ne descendent qu'exceptionnellement
jusqu' à 1,299 mètres, en sorte que pour les
voir atteindre le niveau du glacier François-Joseph, il faudrait
remonter à une vingtaine de degrés plus au nord jusqu'aux
glaciers de Groenland. M. Ilaast cherche à expliquer
cette curieuse anomalie par l'excessive humidité du climat
de l'île, surtout de sa côte occidentale, et il appuie son
du Nord et que les eaux du golfe Bothnique étaient devenues saumâtres; or
c'est une époque tellement récente qu'elle se rattache à celle de l'iiomme.
'I. Voyez A. Petermann, iiillheilimgen, etc., ann. 1807, n" iv, p. -135.
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