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lös T E R R A I X TERTIAIRE SUPÉRIEUR.
enfoncent en faisant jaillir l'eau comme d'une éponge
comprimée.
Dans tous ces parages, le sol est blanchi par des efflorescences
salines, et ne présente que çà et là quelques touffes
de plantes, parmi lesquelles figure le Lepidium crassifolium
W. K. Aussi une certaine physionomie de désolation et
d'aridité est imprimée à cette partie de la vallée du
¡Méandre, mais surtout h la contrée où se trouve Saraïkoï,
village qui, malgré son altitude considérable (340 mètres),
rappelle singulièrement ceux de l'Egypte tant par les teintes
blanches et pulvérulentes du pays, que par l'aspect de ses
maisons, toutes construites en terre glaise empruntée aux
dépôts argileux si abondants dans la contrée.
C'est à i kilomètre environ à l'ouest de Saraïkoï que les
collines du bord méridional de la vallée du Méandre sont
pétries de fossiles, moins remarquables par la variété des
espèces que par le nombre des individus dont le caractère
les rapproche de la faune aralo-caspienne, car ils appartiennent
particulièrement aux espèces suivantes :
Valvata orientalis, Fisch.
Litlorina.... indét.
Cerilhium... nodosoplicatum. Hörn.
Cardita swZcato^ Brug. ^
Cardium exigmm, L.
— edule, L.
— •papillosum, Poli.
La roche qui renferme ces fossiles étant identique avec
les calcaires non fossilifères qui, plus à l'ouest (p. 156),
bordent le rempart méridional de la vallée du Méandre, il
1. Voyez Paléontologie rfe l'Asie Mineure, p. 335, pl. vu, fig. 4.
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C H A P I T R E PREMIER. 159
devient vraisemblable que ces calcaires sont à peu près du
même âge que ceux cai-actérisés par les restes organiques
susmentionnés.
Entre Saraïkoï et Denizlu, la vallée du Méandre continue
à pi'ésenter une surface presque horizontale, renflée
seulement çà et là par les prolongements des séries de
collines cjui forment une large bande le long du pied septentrional
du Baba Dagh [Cadmus). Dans ces parages, le
Baba Dagh, a un aspect imposant et se détache, par ses
sommités élevées, de la longue chaîne dont il fait partie.
A la fin de mai (le 20, 1847), ces sommités étaient complètement
revêtues de neige, qui descendait en nombreux
sillons le revers septentrional de la montagne jusque dans
les régions inférieures.
Les collines qui flanquent le Baba Dagh sont composées
soit de marnes blanches incohérentes ou compactes, feuilletées,
soit de conglomérat ou brèche très-solide, soit enfin
de grès jaunâtre, friable, tombant en poussière sous le marteau.
Les brèches renferment fréquemment une grande quantité
de moules de la Cardita sulcata et du Cerithium nodosoplicatum.
Cependant, entre Saraï Koï et Denizlu, où les
collines de conglomérat, de marnes et de grès horizontalement
stratifiés acquièrent un développement considérable
et revêtent des formes variées, les fossiles se concentrent
particulièrement dans les régions inférieures de ces dépôts,
sans presque atteindre les couches supérieures, localisation
qui correspond d'ailleurs à des différences de composition
entre les deux genres de couches, car tandis que dans les
premières les conglomérats et brèches sont cimentés par
une pâte calcaire qui est le siège principal des fossiles,
dans les couches supérieures, la pâte est arénacée ou sili