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30 TE R RAIN TERTIAIRE MOYEN.
lement pcavée de coquilles, tantôt empâtées dans les couches
horizontales du calcaire gris, tantôt disséminées sur la surface
du sol ; parmi ces fossiles paraissent dominer les
espèces suivantes :
Dolium rappelant le D. Deshmjesianum, Gral.
_ Cylherea. ... leonina, Bast.
Oslrea crassissima^ Lmk.
— lamellosa, Brocc.
Pecten solarium, Lmk.
Ce sont les Ostrea crassissima et lamellosa qui se font
particulièrement remarquer par le nombre prodigieux d'individus;
ils constituent de véritables bancs d'huîtres.
I I I .
Aussitôt qu'en se dirigeant au sud de Boyalar, on a
atteint le pied septentrional du groupe montagneux désigné
par le nom collectif de Topguedik Dagh, les fossiles miocènes
disparaissent complètement. Mais ils se manifestent
de nouveau sur la pente assez douce qui conduit, le long du
revers méridional du Topguedik Dagh, dans une vallée profonde,
au milieu de laquelle serpente le Baschloukan Deré,
affluent du Gueuk Sou. En étudiant le terrain tertiaire inférieur
(p. 2>ixh), j'ai déjà signalé le coup d'oeil vraiment
enchanteur que présente cette vallée vue du Topguedik
Dagh.
La vallée de Baschloukan est d'abord assez large, mais
1. Voyez Paléontologie do l'Asie Mineure, p. 253, pl. xix.
CHAPITRE H. 31
a mesure qu'on la descend, elle se rétrécit en une gorge
bordée des deux côtés (à l'ouest et cà l'est) par d'énormes
masses calcaires qui se dressent comme des murailles,
symétriquement divisées en un grand nombre de bancs
horizontaux plus ou moins puissants, dont les parois se
trouvent chamarrées par une foule de cavernes et de couloirs
qui donnent à ces lieux une physionomie particulière
et éminemment originale. En effet, quand on voit de tous
côtés ces étranges excavations, ici superposées les unes aux
autres, là, échelonnées sur des plans horizontaux, communiquant
entre elles par les interstices des piliers qui les
séparent, et formant de cette manière des espèces de galeries
non interrompues, on se croit presque en présence de
nombreux groupes de villages diversement étagés sur les
flancs des montagnes, et régulièrement traversés par des
avenues couvertes, tracées au cordeau.
La vallée s'élargit de nouveau à l'endroit oii le ruisseau
qui l'arrose opère sa jonction avec le Baschloukan Deré,
petit cours d'eau par lequel passe un mauvais pont en bois,
c|ue le voyageur s'estime heureux de pouvoir éviter en Iraversant
à gué le torrent assez rapide, mais peu profond, du
moins en été.
Le bord méridional de la vallée de Baschloukan est
formé par un plateau élevé ; on le franchit pour se rendre à
Ermenek, en suivant un sentier escarpé qui serpente au
milieu de masses calcaires entassées pêle-mêle, sans traces
de stratification distincte. Ce plateau, dont l'extension du
nord-est au sud-ouest est de plus de 2 lieues, débouche vers
la ville d'Ermenek par plusieurs gorges abruptes et hérissées
d'énormes blocs. La descente est fort pénible, et l'on
est souvent obligé de se laisser glisser pour ainsi dire le
Ai!'