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 Quant  à  la  région  comprise  enlrc  Aktcheuren  et  l'embouchure  
 du  Gebren  Tchaï  dans  le  lac  de  Bouldour  (autrement  
 appelé  Guendjelu  Gueul),  je  ne  puis  en  déterminer  
 positivement  la  constitution  géologique,  n'ayant  pas  exploré  
 cette  contrée  ;  cependant  il  est  très-vraisemblable  qu'elle  
 est  également  occupée  par  les  dépôts  lacustres,  eu  égard  
 au  développement  très-considérable  que  présentent  ces  
 dépôts  dans  les  parages  limitrophes,  notamment  tout  le  long  
 du  bord  méridional  du  Guendjelu  Gueul,  ainsi  que  cela  
 résulte  des  observations  suivantes  que  j'ai  été  à  même  d'y  
 faire.  
 En  elTet,  à  l'endroit  où  il  débouche  dans  le  Guendjelu  
 Gueul,  le  Gebren  Tchaï  otire  sur  ses  rives  de  fort  belles  
 dénudations  de  marnes  et  argiles  bleues  horizontalement  
 stratifiées,  qui,  sans  nul  doute,  font  partie  des  dépôts  lacustres  
 si  largement  développés  à  Bouldour,  car  elles  ne  
 sont  séparées  de  ces  derniers  que  par  quelques  hauteurs  de  
 brèches  d'une  origine  problématique  (peut-être  également  
 lacustre),  mais  cà éléments  empruntés  aux  roches  éruptives;  
 c'est  ce  qui  m'avait  déterminé  à  les  décrire  dans  la  partie  
 de  cet  ouvrage  consacrée  à  ces  dernières  ^  
 A  mesure  que  l'on  s'avance  du  sud-ouest  au  nord-est  
 le  long  du  bord  méridional  du  lac,  pour  se  rendre  d'Yaza  
 Kevi  à  Bouldour,  on  voit  reparaître  les  dépôts  de  marnes  
 et  argiles  horizontalement  stratifiées,  s'appuyant  sur  les  
 flancs  des  hauteurs  de  bi'èclies  susmentionnées  et  passant  
 insensiblement  à  des  calcaires  empreints  du  cachet  lacustre;  
 d'ailleurs  la  contrée  revêt  la  physionomie  si  caractéristique  
 en  Asie  Mineure  pour  les  dépôts  d'eau  douce.  C'est  au  mi- 
 1.  Voyez  Roches  éruplives,  p.  223.  
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 CHAPITRE  m.  205  
 Heu  de  ces  masses  blanches,  arides  et  nues,  à  contours  
 linéaires,  divisées  avec  une  admirable  régularité  en  bancs  
 horizontaux,  que  se  trouve  la  petite  ville  de  Bouldour,  à  une  
 altitude  de  1,000  mètres.  
 Associées  localement  aux  calcaires,  les  argiles  et  marnes  
 bleuâtres  forment  à  elles  seules,  sur  plusieurs  points,  surtout  
 le  long  de  la  plage  du  lac,  des  hauteurs  assez  considérables. 
   Dans  un  ravin  creusé  dans  ces  argiles,  j'observai,  à  
 côté  de  quelques  petites  paludines  à  faciès  très-récent,  une  
 immense  quantité  de  Dreissena  appartenant  à  une  espèce  
 nouvelle  que  M.  d'Archiac  a  nommée  Dreissena  buldurensis  
 ^  et  qui  également  a  un  aspect  très-moderne,  en  sorte  
 que,  si  réellement  elle  ne  vit  pas  aujourd'hui  dans  le  lac  
 même,  elle  se  rapporte  sans  doute  au  terrain  quaternaire.  
 La  couche  qui  renferme  tous  ces  restes  organiques  se  trouve  
 à  peu  près  au  niveau  du  lac,  mais  à  quelques  centaines  de  
 mètres  au  sud-ouest  de  ce  dernier.  
 Autant  que  l'on  peut  en  juger  en  la  voyant  de  Bouldour,  la  
 rive  opposée  ^(septentrionale)  du  lac  paraît  être  occupée  par  
 les  roches  éruptives  (ou  par  les  brèches  susmentionnées),  
 sans  que  l'on  aperçoive  de  dépôts  lacustres,  dont  la  teinte  
 blanche  et  les  contours  linéaires  les  feraient  reconnaître  de  
 loin.  Dans  tous  les  cas,  s'il  en  existe  réellement  sur  la  rive  
 septentrionale,  il  n'est  pas  probable  qu'ils  s'étendent  bien  
 avant  au  delà  (au  nord-est)  de  la  ville  de  Bouldour,  car  ils  
 doivent  être  limités  dans  cette  direcdon  par  les  trachytes.  
 Par  contre,  les  dépôts  lacustres  sont  largement  développés  
 au  sud-est  de  la  ville,  surtout  dans  la  vallée  qui  conduit  de  
 Bouldour  à  Aglasan.  La  partie  de  cette  vallée  comprise  
 1,  Voyez  Paléontologie  de  l'Asie  Mineure,  p.  3D0,  pl.  vi,  Og.  8.