98 TERRAIN TERTIAIRE MOYEN. CHAPITRE IV. 99
Si r
développés, bien que malheui-eusemeut les fossiles s'y trouvent
trop localisés pour que l'on puisse toujours considérer
comme contemporaines les roches fossilifères et celles qui
ne le sont point. Cette difficulté devient d'autant plus
grande que, d'une part, les caractères slratigraphiques onl
ici très-peu de constance, même dans les roches caractérisées
par des fossiles, et que, d'une autre part, celles qui en
sont dépourvues offrent souvent, sous le double rapport des
caractères pétrographiques et de la stratification, tant d'analogie
avec les dépôts renfermant, entre Kyzbeli et Hipsala,
des fossiles éocènes, que l'on est naturellement porté à ne
voir dans les roches non fossilifères qui, entre Kyzbeli et
Enderès, viennent souvent interrompre la série des dépôts
appartenant décidément au terrain tertiaire moyen, qu'autant
d'affleurements du terrain éocène subjacent. Ne pouvant
exprimer sur une carte de l'échelle de la mienne tous
ces enchevêtrements d'une nature encore plus ou moins
problématique, que des études ultérieures seront seules
capables de faire apprécier à leur juste valeur, j'ai marqué
provisoirement comme exclusivement miocène toute la
partie de la contrée non occupée par les roches éruptives.
C'est cette partie que nous allons étudier maintenant,
en prenant Eaderès pour point de départ, et en
nous avançant de là successivement à l'ouest-sud-ouest
jusqu'aux parages de Kyzbeli.
J l l .
A 1 lieue environ à l'ouest-sud-ouest d'Enderès, les
dolérites sont remplacées par dès hauteurs arrondies de
calcaire, qui paraît s'étendre jusqu'au Deirmen Sou. La
roche plus ou moins siliceuse, de teinte grisâtre ou bien
colorée en rouge ou en jaune par de l'oxyde de fer, est disposée
en bancs généralement horizontaux, et seulement çà
et là légèrement inclinés au sud-est; elle est toute pétrie de
coquilles parmi lesquelles dominent les espèces suivantes :
Oslrea . . . undala, Lmk.
Peclen... planocostalus, Abich.
— scabrellusj Lmk.
— iiidét.
Balanus.. fragments indét.
En étudiant les serpentines % nous avons vu que ces
roches surgissent fréquemment au milieu du terrain tertiaire
moyen de la vallée de Deirmen Sou-, or, les complications
causées par la serpentine s'accroissent encore par l'apparition
d'une autre roche, savoir d'un gypse blanc, malheureusement
dépourvu de toute trace organique ; néanmoins,
en raison de ses relations intimes avec les calcaires caractérisés
par des fossiles miocènes, il est évident qu'il constitue
partie intégrante de ces derniers. En effet, on voit les
gypses d'abord former des veines et des nids dans le calcaire
et puis l'envahir au point de se substituer à celui-ci
et à composer à eux seuls des hauteurs souvent creusées en
entonnoir. Au reste, les calcaires fossilifères eux-mêmes
subissent quelquefois de telles modifications dans leur structure
et leur teinte, que, sans la présence des coquilles
marines, on les prendrait aisément pour des dépôts lacustres
; ainsi ils se colorent en blanc jaunâtre, affectent une
cassure fortement conchoïde, se trouvent chamarrés d'al-
1. Voyez Roches érupHves, p. 451.
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