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426 TERRAINS POST-TERTIAIRES.
OU rougeâtre horizontalement stratifié et chargé de galets de
calcaire foncé, de quartz, de tlionschieler et de micaschiste,
quelquefois agglutinés et réunis en un conglomérat solide.
Ces collines, échelonnées le long des montagnes qui constituent
la prolongation occidentale de la chaîne du Tmolus,
tantôt s'appuient directement sur les tlancs de ces montagnes
et y remontent assez haut, tantôt s'en trouvent sépa-'
rées par des vallées étroites ou des gorges dont le fond est
revêtu de dépôts analogues. C'est dans une de ces vallées
qu'est pittoresquement situé Nimphi, au milieu de jardins
verdoyants \ A peu de distance à l'ouest de ce village, on
traverse un massif crétacé qui sépare la vallée de Nimphi
de la plaine de Smyrue, où les dépôts détritiques reposent
çà et là sur les calcaires lacustres appartenant au terrain
tertiaire, soit inférieur, soit moyens
Les dépôts détiitiques qui revêtent la plaine de Smyrne
s'étendent, à quelques interruptions locales près, jusqu'à la
montagne du Kizil Dagh; ils appartiennent peut-être au
même âge que les débris animaux contenus dans les cavernes
de cette montagne (p. 385), sans que toutefois il soit permis
pour le moment de formuler rien de positif à cet égard.
'1. Ce fut dans la vallée de Nimphi qu'en 1850, j'eus le bonheur de
faire l'acquisition d'une panthère que les habitants venaient de tuer. Elle
constitue une nouvelle espèce qu'à ma prière M. Valenciennes a eu la
bonté de décrire sous le nom de Felis iulUa. J'ai publié cette description,
accompagnée d'une bonne figure, dans la 2= partie de mon Asie Mineure,
(CUmalologie et Zoologie, p. 613-620, pl. i). Ce bel animal, très-habilement
empaillé par les artistes du iMuséum, se trouve exposé dans les galeries
d'histoire naturelle du Jardin des Plantes, de concert avec XOvis anci^
toUca, nouvelle espèce de mouton découverte par moi dans le Taurus et
également décrite et figurée dans l'ouvrage susmentionné.
2. Voyez Terrain lerliaire inférieurj p. 172.
C H A P I T R E II. 427
Un autre dépôt qu'offrent également les environs de
Smyt'ne et qui, tout en pouvant remonter à une époque antérieure
à la nôtre, se rattache cependant intimement à cette
dernière puisqu'il continue encore à se produire sous nos
yeux, c'est le travertin de la vallée de Melès' connue également
sous le nom de vallée de Sainte-Anne. Ce ruisseau
qui débouche dans le golfe tout à côté (à l'est) de Smyrne,
traverse (en moyenne du nord au sud) une vallée sinueuse
et fort pittoresque, bordée des deux côtés par des rochers
trachytiques et ayant environ 3 lieues de longueur,
depuis son embouchure jusqu'à Sedi Ko'i. C'est un des
endroits de promenade et d'excursion les plus fréquentés
par les habitants de Smyrne; d'ailleurs il se recommande
par sa proximité, car on entre dans la vallée aussitôt que
l'on a franchi le pont des caravanes. Toutefois, ce n'est
qu'à 1 lieue environ de la ville que la vallée commence à
revêtir le caractère particulier que lui impriment ses dépôts
de travertin.
Ils sont formés par les nombreux ruisseaux qui descendent
le long des flancs des rochers et qui jadis avaient été
réunis dans les acpeducs, dont les arcs chargés de stalactites
se dressent encore au milieu de la vallée, en la coupant transversalement
comme autant de portes de triomphe. N'étant
plus régularisées dans leur marche, ces innombrables gerbes
d'eau se précipitent dans toutes les directions pour aller
joindre le Melès, en marquant leur cours capricieux par
des traînées de dépôts diversement groupés. Comme ils ne
revêtent que le bord oriental de la vallée, tandis qu'on n'en
•I. Voyez sur ce cours d'eau classique ma Géographie physique comparée
de l'Asie Mineure, p. 242.
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