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 I  
 410  TERRAINS  POST-TERTIAIRES.  
 renfermant  des  fragments  et  des  moules  de  coquille  trèsrécentes  
 et  qui  appartiennent  peut-être  à  l'époque  actuelle,  
 ou  tout  au  plus  à  la  dernière  période  de  l'époque  pliocène.  
 Après  le  coup  d'oeil  rapide  que  nous  avons  jeté  sur  les  
 dépôts  détritiques  (soit  quaternaires,  soit  modernes)  les  
 plus  considérables  du  littoral  septentrional  ainsi  que  des  
 vallées  qui  y  débouchent,  nous  retournerons  vers  la  mer  de  
 Marmara,  afin  d'en  longer  la  partie  de  la  côte  méridionale  
 comprise  entre  le  golfe  d'Ismid  que  nous  avons  déjà  examiné  
 (p.  395),  et  le  détroit  des  Dardanelles.  Nous  commencerons  
 par  le  lac  d'iznik  (lac  de  Nicée).  
 VI.  
 De  même  que  le  lac  de  Sabandja,  celui  de  Nicée  est  
 ejitouré  d'une  lisière  de  dépôts  détritiques,  peut-être  également  
 d'origine  lacustre;  seulement,  au  lieu  que  dans  le  premier  
 leur  plus  grande  extension  est  sur  le  côté  occidental  
 du  lac,  c'est  au  contraire  à  l'extrémité  orientale  du  bassin  
 d'Iznik  que  se  trouve  l'expansion  la  plus  considérable  de  la  
 nappe  post-tertiaire.  Par  son  extrémité  opposée  (occident 
 a l e ) ,  le  lac  d'Iznik  se  confond  avec  la  pittoresque  vallée  
 qu'arrose  le  Gemlik  Sou  et  qui  établit  une  communication  
 entre  le  lac  et  le  golfe  de  Gemlik  (Indjir  Liman).  Ombragée  
 de  beaux  taillis  d'oliviers,  et  bordée  des  deux  côtés  par  des  
 hauteurs  de  calcaire  bleuâtre,  passant  alternativement  à  un  
 marbre  blanc  et  au  micaschiste,  cette  vallée  n'a  une  certaine  
 largeur  que  dans  les  parages  où  elle  débouche  vers  le  lac  
 et  y  forme  une  surface  horizontale,  revêtue  de  dépôts  détritiques, 
   tandis  que  dans  sa  région  médiane,  notamment  à  
 CHAPITRE  II.  411  
 'i  lieues  à  l'est  du  petit  bourg  de  Gemlik,  la  vallée  se  réduit  
 en  une  gorge,  au  fond  de  laquelle  coule  un  ruisseau.  
 Un  massif  montagneux,  d'environ  5  lieues  d'extension  
 du  nord  au  sud,  sépare  la  vallée  du  Gemlik  Sou  de  celle  
 beaucoup  plus  considérable  qu'arrose  l'Ulfer  Tchaï.  L'extrémité  
 sud-est  de  cette  vallée,  surtout  dans  les  parages  de  
 Brousse,  est  revêtue  de  dépôts  de  travertin,  formés  (et  aujourd'hui  
 encore  en  voie  de  formation)  par  les  nombreuses  
 sources  thermales  qui  entourent  cette  dernière  ville,  et  dont  
 j'ai  déjà  donné,  dans  un  autre  endroit  de  cet  ouvrage',  la  
 description  ainsi  que  la  composition  chimique.  Elles  donnent  
 naissance  à  une  innombrable  quantité  de  petits  ruisseaux,  
 qui  débouchent  directement  ou  indirectement  dans  l'Ulfer  
 Tchaï,  et  dont  la  présence  se  révèle  déjà  de  fort  loin,  surtout  
 pendant  les  saisons  fraîches,  en  sorte  que  lorsqu'on  se  rend  
 de  Tchikric  Koï  à  Brousse,  on  traverse,  au  milieu  de  beaux  
 taillis  de  mûriers,  un  espace  de  2  lieues  enveloppé  de  nuages  
 et  de  colonnes  de  vapeurs,  s'élevant  de  ce  réseau  compacte  
 de  filets  d'eau  chaude  qui  tiltrent  partout  à  travers  
 le  sol.  
 La  nappe  de  travertin  déposée  par  ces  ruisseaux  dans  la  
 plaine  même,  forme  non-seulement  une  lisière  le  long  des  
 contre-forts  septentrionaux  de  l'Olympe,  au  pied  desquels  
 se  trouve  une  partie  de  la  ville  de  Brousse,  mais  encore  remonte  
 à  un  niveau  considérable  les  flancs  de  ces  hauteurs,  
 et  constitue  le  sol  de  la  région  supérieure  de  la  ville.  Sur  
 plusieurs  points,  le  travertin  y  compose  des  rochers  d'au  
 delà  50  mètres  d'altitude,  qui  rappellent  les  phénomènes  
 analogues,  mais  développés  sur  une  beaucoup  plus  grande  
 1.  Voyez  Asie  Mineure,  I"  partie,  cliapitre  vu  (sources  thermales).