218 T E R R A I N TERTIAIRE SUPÉRIEUR. CHAr'ITRE IV. 219
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forment rencadrement extérieur, ainsi que la base des
dépôts lacustres.
MM. Strickland et Hamilton, signalent dans ces dépôts
des Limnées, des Planorbes et des Paludines, selon toute
vraisemblance identiques avec les fossiles observés par eux
dans le bassin d'Aizani (Tchavdir Hissar, au sud-ouest de
Kioutahia), ainsi que de petites graines ou semences de
Chara {Gijragonlesp]). Quant à la contrée parcourue par
W. Hamilton, entre Geubek et HadjilarS ce savant a
trouvé- qu'elle est également occupée par des dépôts
lacustres.
Entin j'ai pu constater, sur les lieux mêmes, l'extension
que présentent ces dépôts entre les parages limitrophes
d'Afioun Karahissar et d'Ouschak. En eifet, lorsque de
Sitchanlu, situé dans le domaine tracliytique, on se dirige
sur Ouschak, on aperçoit qu'à l'extrémité orientale de la
plaine qui se déploie jusqu'à Afioun Karahissar, s'élèvent
des rangées de collines composées de grès, de sable et
de calcaire, qui longent d'abord le l'empart tracliytique
d'Afioun Karahissar, pour se replier ensuite au nord-ouest,
et suivre les contre-forts méridionaux du Mourad Dagh,
tout en s'avançant jusqu'aux villages de Sinan Pacha et
de Kuluk.
C'est le grès qui perce dans l'intérieur de Kuluk, situé
à une altitude de 1,220 mètres, tandis que les collines qui
entourent le village sont de sable, le plus souvent à couches
horizontales, et seulement çà et là légèrement inclinées.
Cette partie de la plaine est comparativement assez bien
•t. Petit village situé entre Geubek et Sidjililer.
i. Researches in Asia Minor, etc., vol. I, pl. 122.
cultivée et contient de noiBbreux villages dont les bouquets
d'arbres contrastent d'une manière agréable avec la nudité
des surfaces environnantes^
A 2 lieues au nord-ouest, la contrée est complètement
envahie par les dépôts lacustres composés de sables, conglomérats,
grès jaunes friables et calcaires blancs à cassure
conchoïde, renfermant des Planorbes et Limnées. Dans les
parages limitrophes de Tchiftlik Koï, dont l'altitude est de
1,297 mètres, des collines assez élevées, sillonnées par des
vallées profondes et étroites, limitent tellement l'horizon
que, du côté du nord, on aperçoit à peine la masse imposante
du Mourad Dagh; mais à o lieues environ à l'ouest
de Tchiftlik, la contrée commence à s'aplanir, et bien que
les roches qui la composent consistent en sables, conglomérats
et grès rouges ou jaunes si répandus parmi les dépôts
lacustres de ces régions, les calcaires marneux à teintes et
à textures variées qui accompagnent ces roches ont leurs
couches fortement redressées et sont d'ailleurs empreints
d'un faciès de terrains plus anciens; cependant, malgré ces
anomalies, la présence de très-petites Paludines ne laisse
aucun doute, sinon sur l 'âge, du moius sur l'origine lacustre
de ces dépôts.
Une belle végétation arborescente, composée particulièrement
de noyers% chênes'' et pins\ y repose agréablement
l'oeil du voyageur, fatigué par les surfaces nues
1. Tant dans les cimetières de ces villages que sur la surface de la
plaine même, on voit une foule de débris de colonnes et de chapiteaux antiques,
tous en marbre blanc.
2. luglans regia.
3. Quercus cerris.
4. Pi7ius marilimUj et P. piiiea.