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108 T E R R A I N ÏERTIAIRR MOYEN.
C H A P I T R E IV. 109
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calcaires qui poarraient bien encore faire partie da domaine
miocène traversé par la route conduisant de Kemler à Sarikaya.
Ces collines se trouvent çà et là interrompues par des
éruptions doléritiques et serpentineuses, et plus loin (à
3 lieues environ au nord-ouest de Kemler), par des g-ypses
d'un blanc de neige, disposés en masses mamelonnées ou
linéaires dont la direction moyenne est de l'ouest à l'est. Ces
gypses forment de beaux groupes tout- autour du pelit village
arménien Tcliykhnys, et quoiqi.e, à ce qu'il paraît,
dénués de fossiles, ils figurent probablement comme un
dépôt local dans la longue série des sédiments miocènes.
D'ailleurs, toute la partie de la plaine comprise entre Tchykhnys
et Sarikaya est jonchée de galets et de fragments
calcaires renfermant une immense quantité de débris de
coralliaires, parmi lesquels plusieurs permettent de reconnaître
positivement VHeliastroea Ellisiaiui; or, tous ces
fragments proviennent sans doute des montagnes arrondies
qui, des deux côtés (au sud-ouest et au nord-est) bordent la
plaine, et il ne serait pas impossible que les dépôts du
même câge s'étendissent bien avant au sud-ouest de Sarikaya
et^ formassent un domaine ininterrompu avec le lambeau
miocène que nous avons étudié plus près d'Erzindjian
(v. p. 102).
VII.
Les dépôts miocènes silués entre Kemlei' et Sarikaya,
servent de clôture à l'énumération de tous les sédiments de
cet âge que j'ai eu l'occasion d'observer dans la péninsule
anatohque et que nous avons passés en revue en nous avançant
successivement de l'ouest à l'est, c'est-à-dire depuis le
Bosphore et le littoral de la Troade jusqu'au bassin de
l ' E u p h r a t e. 11 ne me reste donc, pour compléter cette
revue, que d'en résumer les traits les plus saillants et de
déduire les conséquences qu'ils suggèrent.
R É S U M É .
1. Ainsi qu'on l'aperçoit au premier coup d'oeil jeté sur
la carte géologique de l'Asie Mineure, le terrain miocène
s'y trouve plus morcellé et fractionné que tout autre dépôt
sédimentaire. C'est un de ces phénomènes nombreux dont
il serait difficile de donner une explication satisfaisante dans
l'état actuel de nos connaissances de la constitution géologique
de cette contrée. En eiTet, si l'on peut se rendre
compte de la formation des divers lambeaux miocènes échelonnés
dans la proximité des côtes de la Cilicie, de la Lycie,
de la Carie et de la Troade, en admettant qu'ils ont été
déposés dans une mer bordée par des terrains plus anciens,
et puis soulevés le long de ces derniers, cette explication
ne saurait s'appliquer aux lambeaux miocènes disséminés
entre Tokat et Erzeroum, parce qu'ils sont séparés du Pont-
Euxin par des massifs considérables de terrain crétacé et
tertiaire inférieur ou par des granites et porphyres pyroxéniques,
massifs qui étaient déjà émergés à l'époque tertiaire
moyenne et formaient par conséquent une barrière
entre la mer miocène et l'intérieur de la péninsule, en sorte
que cette mer n'aura pu y pénétrer que par des voies dont
a