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supposer qu'eu raison du niveiui plus élevé qu'ils occupent,
ils n'ont pas été atteints par les dépôts détritiques, qui au
contraire les auront masqués dans la région plus basse de
la Karayuk Ova proprement dite.
X I V .
A peu de distance à l'est du delta du Dalaman Tchaï, se
trouve le vaste et pittoresque golfe de Makri (Glaucus sinus),
dont les côtes, ainsi que presque toutes celles de la
Lycie (et mêaie de la Pamphylie, comme nous le verrons
plus tard), ollrent les cleux phénomènes ct'un accroissement
en extension horizontale et de changements dans leur niveau,
l'un et l'autre opérés pend;int l'époque historique.
Le premier phénomène est dû aux matières détritiques
charriées sans cesse soit par les courants de la mer soit par
les nombreux cours d'eau. De plus, les plages qui résultent
de cette double cause présentent un curieux exemple de
l'action pour ainsi dire régénératrice qu'exercent les eaux
douces sur toutes ces substances incohérentes, en les cimentant
en une roche compacte et solide par le carbonate de
chaux que ces eaux contiennent en dissolution ^ C'est une
particularité déjà signalée depuis longtemps par l'amiral
Beaufort- et plus récemment par MM. Spratt et Forbes% qui
1. J'ai déjà fait observer (p. 429) que presque tous les cours d'eau do
l'Asie Mineure contiennent une quantité souvent énorme de carbonate de
chaux soit en dissolution,soit en particules ténues.
2. Voyez Karanicmia, or a brief descrip. of the Soulh. coast of Asia
Minor, etc.
3. Voyez Travels in Lycia, vol. II.
CHAl'ITlìE 11. 41; 1
insistent sur l'énorme développement qu'acquiert cette oeuvre
d'agglutination ou de cimentation, sans modifier l'a-spect
extérieur des plages, qui conservent l'apparence d'un amas
de détritus incohérent, illusion souvent fatale aux bateaux
de cabotage, parce que, croyant avoir affaire à un sable
mouvant, les marins y dirigent à dessein leurs embarcations
quand ils veulent les mettre à sec, et ce n'est qu'en
se brisant contre ces masses solides qu'ils reconnaissent
leur erreur. J'ai plus d'une fois été témoin de semblables
déceptions.
L'autre phénomène que j'ai aussi pu constater sur beaucoup
de points, savoir le changement dans le niveau de la
côte, a été également signalé par les deux savants anglais,
qui citent à l'appui de cette assertion plusieurs exemples
dont je ne veux rappeler ici que le suivant : dans la baie de
Makri, où l'on voit encore les ruines de l'antique Telmissus,
l'un des splendides sarcophages de cette cité, lec[ue! évidemment
a du avoir été placé au-dessus du niveau de la
mer, s'y trouve au contraire à demi plongé et perforé par
des mollusques à l'instar des colonnes du temple de Serapias
à Puzzuoli.
D'ailleurs, des mouvements alternatifs d'émersion et de
dépression ont été constatés, sur le littoral de la baie de
Maliri, par les études auxquelles MM. Spratt et Forbes se
sont livrés relativement aux phases cmieuses que la faune
qui habite l'embouchure de la petite rivière de Makri traverse
successivement, selon que cette embouchure est en
contact direct avec la mer et dès lors possède une eau saumâtre,
ou que la communication est interrompue par un
obstacle quelconque, qui détermine la formation de marais
et de lagunes dont l'eau, au bout d'un certain laps de temps.
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