314 T E R R A I N TERTIAIRE SUPÉRIEUR. C H A P I T R E Vil. 315
élevé, sur le versant sud-est duquel se trouve le petit village
de Keber, représente eu quelque sorte l'extrémité méridionale
des séries de vallées lacustres qui rattachent le versant
sud-ouest du Soultan Dagh aux régions septentrionales et
occidentales du lac d'Egerdir, depuis Yalowadj jusqu'au
parage d'YeiiidjeUi.
De même que les rives septentrionales et occidentales
de l'Egerdir Gueul, les rives orientales se trouvent également
rattachées au versant sud-ouest de la chaîne du Soultan
Dagh par une série ininterrompue de dépôts lacustres,
qui même pénètrent bien avant dans l'intérieur de cette
chaîne, ainsi que j'ai pu le constater à l'aide d'une coupe
faite depuis Gelendos jusqu'à Ilgun, en passant par Yakamber,
Karagatch, Makirdirek et Doganhissar, et en traversant
par conséquent cette partie du Soultan Dagh dans toute sa
largeur. Or voici ce qui m'a fait voir cette coupe intéressante.
Entre Gelendos et Baghli, on parcourt d'ahord une contrée
ondulée, composée de couches horizontales de calcaire
jaunâtre solide, qui renferme des empreintes de Planorbes
et de Limnées; mais à 2 kilomètres environ au nord-est de
Gelendos, les ctépôts lacustres commencent à revêtir des
contours plus accentués; du côté du sud-est, on les voit
s'appuyer sur les hauteurs (du terrain tertiaire inférieur [?] )
qui forment la prolongation septentrionale du Serkoundjak
Dagh', et au pied de l'une desquelles on aperçoit le village
de Baghli. La roche renferme dans ces parages quelques
petits Planorbes, et les couches se trouvent çà et là légère-
I. L'un des nombreux massifs ([ui bordent l'extrémité sud-est du lac
d ' É e e r d i r .
ment inclinées au sud. Un peu plus loin (à environ 3 kilomètres
à l'est de Gelendos), la contrée se renQe considérablement,
ce qui n'empêche pas le petit bourg d'Yalowadj de
se présenter assez distinctement dans le lointain (au nordouest).
Après avoir franchi plusieurs hauteurs de calcaire
lacustre (à couches inclinées au sud-ouest), séparées les
unes des autres par des dépressions, en pariie revêtues de
dépôts détritiques, on traverse le village de Baldji, situe
dans une vallée accidentée qu'arrose un ruisseau probablement
tributaire du lac de Beïschehr; cette vallée est creusée
dans les dépôts lacustres, et sillonnée de collines qui masquent
complètement les hauteurs limitrophes faisant partie
du groupe du Serkoundjak Dagh.
A peu de distance à l'est de Baldji, on entre dans une
gorge profonde, dont les parois sont composées de calcaire
plus ou moins cristallin, à couches plongeant au sud-est sous
des angles de 30 à 35 degrés, deux particularités tellement
rares dans les dépôts lacustres de l'Asie Mineure, que le géologue
eût balancé à y rapporter les roches dont il s'agit, si
elles ne renfermaient des empreintes parfaitement distinctes
de Limnées. A son extrémité sud-est, la gorge qu'arrose un
ruisseau coulant au nord-ouest-nord (probablement vers l'Yalowadj
Sou) débouche sur un plateau assez nu, accidenté
par des collines lacustres, entre les interstices desquelles
on aperçoit, du côté du sud, les hauteurs du Serkoundjak
Dagh. Le revers méridional du plateau descend dans une
autre gorge, composée de calcaire blanc, souvent marneux,
et à faciès plutôt crétacé ou nummulitique que lacustre,
mais qui néanmoins renferme des coquilles microscopiques
évidemment d'eau douce. Ces dépôts remontent à une hauteur
considérable le long des versants septentrionaux des