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302 T E R R A I N S TERT. SÜP. ET l'OST-ïERï.
reposant sur des sédiments lacustres ou sur des tufs volcaniques,
les uns et les autres évidemment très-récents; tels
sont les conglomérats et les argiles qui revêtent la plaine
d'Esldschelir (Lycaonie), oii ils offrent une puissance de
C mètres dans les parages de Sari Odjak (p. 398) ; les
sables et les conglomérats de la plaine de Kaz Ova (p. 407)
ainsi que de celle comprise entre les lacs Maniyas et Aboullonia
( p .H2 ) , les dépôts détritiques entre Dzimova et Sedi
Koï, dont \e substralum, consistant en calcaire lacustre ou en
tut' volcanique, se manifeste sur quelques points, tandis que
sur d'autres on ne l'aperçoit pas, même à une profondeur de
8 mètres (p. 139), etc.
XYII. L'absence de tout reste organique dans les dépôts
superficiels de l'Asie Mineure, leur stratification souvent
distincte, leur facies plutôt lacustre que marin et enfin la
nature de leurs éléments constitutifs tous empruntés aux
roches limitroplies, semblent indiquer que la plupart de ces
dépôts se sont formés sur place, à une époque oi^i le relief
du sol avait déjà pris sa configuration actuelle, et où par
conséquent les nombreux bassins d'eau douce qui recouvraient
l'Asie Mineure, avaient déjà été mis à sec et remplacés
par ces vastes sédiments lacustres qui constituent l'un
des traits les plus saillants de la ptiysionomie actuelle de
la classicpie péninsule. De cette manière, les plus anciens
parmi ces dépôts seraient ceux formés par les cours d'eaux
et les lacs actuels alors qu'ils avaient encore un niveau
supérieur au niveau qu'ils possèdent aujourd'hui, tandis que
ceux des dépôts qui par leur position ne se rattachent point
aussi intinrement aux cours d'eau et lacs actuels ne seraient
que le produit d'agents qui fonctionnent encore sous nos
yeux, et qui n'ont cessé de réagir par un travail lent mais
RÉSUMÉ. om
continu sur la charpente solide de la contrée, tels que les
actions atmosphériques, les débordements périodiques ou
exceptionnels des cours d'eau, les oscillations insensibles
mais fréquentes du sol donnant lieu tôt ou tard à des phénomènes
d'éboulement, de ta.ssement et même de trituration,
etc. Eu un mot, les dépôts détritiques non fossilifères
de l'Asie Mineure, dépôts d'ailleurs comparativement peu
puissants quoique fort étendus, n'offrent rien qui soit de
nature à les attribuer à ces courants diluviens, dont on a été
obligé d'invoquer l'intervention dans certaines contrées de
l'Europe, pour expliquer les énormes accumulations de
matières détritiques qui y jouent un rôle si important nonseulement
à cause de leur puissance, mais aussi en raison
des nombreux restes organiques qu'ils renferment.
Sous ce rapport , l'Asie Mineure se trouverait donc placée
à peu près dans les mêmes conditions que les Indes
orientales, dont les dépôts détritiques, n'ont, d'après Hugh
Falconer' qu'une origine locale et ne se rattachent aucunement
« à cette grande vague diluvienne qui aura traversé l'Europe
et d'autres continents en détruisant partout la vie, et en
laissant ces énormes dépôts de transport comme autant de
monuments de sa marche et de son action violentes; « toutefois
l'absence des grands courants diluviens ne paraît pas
avoir donné lieu en Asie Mineure aux mêmes résultats que
dans les Indes, où, selon l'éminent pa.léontologiste anglais,
l'état de calme et de régularité qui y caractérisent les époques
tertiaire et quaternaire, a été tellement favorable au développement
de la vie animale et à la conservation de leurs
'1. Voyez son important travail sur les dépôts alluviaux du Gange et du
Nil, publié dans le Quart. Journ. of ihe ¡¡eol.Soc., v. XXÎ, part, iv, p. 372.