TERRAIN TIÌHTIAIRE SUPÉUIEUH.
CHAPITRE VI. 279
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les roches qui les constituent, roches qui consistent soit en
calcaire blanchâtre poreux, à faciès éminemment lacustre,
soit en grès friable jaunât re ; ce dernier se présente presque
toujours au-dessus da premier, car il couronne en stratification
concordante (horizontale), les collines calcaires qui
sillonnent la plaine et au milieu desquelles se trouve (dans
une dépression) le petit village de Boghazlayan, situé peutêtre
dans le terrain tertiaire inférieur.
Nous reviendrons plus tard encore une fois à ce village,
afin d'apprécier l'extension que pourraient avoir les dépôts
lacustres, à l'est de Boghazlayan, dans la direction de l'Aie
Dagh ; pour le moment, nous ne nous occuperons que de la
portion de la plaine qui se déploie au nord-ouest de Boghazlayan,
et que l'on traverse du sud au nord pour se rendre
par la ligne la plus courte de Haran à Yuzgat.
A 2 lieues environ au nord de Haran. la plaine est limitée
du côté du nord par une niasse surbaissée de calcaire
appartenant probablement aux terrains de transitions sur le
versant méi'idional de laquelle s'appuient les dépôts lacustres
en formant des séries de collines coloriées en rouge et en
blanc. C'est au pied de ces collines que se trouve le village de
Bektaschlu, cà une altitude de 1,048 mètres, près d'un petit
ruisseau du même nom ( Bektaschlu Sou) qui débouche dans
le Delidji Irmak. Les jardins qui entourent le village, ornés
de quelques bouquets de saule, reposent agréablement la vue
fatiguée par la monotone aridité de la région limitrophe.
A l'ouest de Bektaschlu, l'horizon n'est borné que par
des collines lacustres, et il est probable que ces dépôts
s'étendent à travers la grande vallée du Delidji Irmak el
1. Vovez Terrain de iransiiion, p. 469.
non-seulement atteignent les chahies syénitiques situées au
sud-est et au sud de Kirschehr, mais encore pénètrent à
travers l'espace rétréci qui sépare le Karvansaraï Dagh des
massifs syénitiques au milieu desquels se trouve le village
de Mondjour, en sorte qu' à l'aide de cette espèce de détroit
le petit bassin d'eau douce de Kirschehr se trouverait lié à
la grande nappe lacustre du Bozok, ainsi que je l'ai provisoirement
marqué sur ma carte.
Les renflements de calcaires de transition (?) qui se
montrent sur plusieurs points dans la contrée située au nord
de Bektaschlu et de Tekké, ne constituent en quelque sorte que
des îles plus ou moins considérables au milieu de l'immense
nappe lacustre qui les entoure, et qui s'annonce de loin par
la teinte blanche des masses ondulées ou linéaires qui la
composent. Ce sont partout des collines soit de sable calcaire
pulvérulent, soit de calcaire compacte, l'un et l'autre horizontalement
stratifiés.
L'espace compris entre Yilandji et Indjirlu manque
complètement de dénudations, à cause de la couche épaisse
de terre végétale qui recouvre le sol, de manière qu'il
devient difficile d'apprécier l'extension que peut avoir, du
côté du nord, l'affleurement des terrains de transition (?)
situé entre les parages de Tekké et de Yilandji; toutefois,
à 2 lieues environ au nord du dernier village, la plaine
prend une teinte blanchâtre et se ti-ouve jonchée de fragments
calcaires à faciès lacustre; de plus, les collines qui
entourent Pacha Koï laissent percer cette roche qui y est
évidemment sur pied. 11 est donc très-probable que les
dépôts lacustres occupent la majeure partie de la contrée
comprise entre Pacha Koï et le groupe granitique d'Indjerlu.
La coupe que nous venons d'effectuer depuis les parages