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74 Tl i R RAIN TJiUriAIRE iMOVlîN.
A 5 lieues de Tarsous, on descend dans la vallée du
Tarsoiis ïchaï [Cydnus). Cette vallée, connue dans le pays
sous le nom local de Ketchbakur. et dont rallitude est
d'environ 800 mètres, est bordée an nord par un rempart
boisé, interrompu çà et là par des failles formant autant de
portes et d'arcades naturelles qui encadrent des paysages
détachés d'une magnifique contrée alpestre.
Le fond de la vallée de Kelchbalair est revêiu de dépôts
superficiels dont les rives du Cydnus offrent de belles dénudations.
En traversant le rempart susmentionné, on voit se
découper en groupes nombreux des hauteurs considérables
qui vont toujoui's en croissant jusqu'à Nemroun, et se
trouvent sillonnées par des gorges profondes, le plus souvent
dirigées au nord et au nord-ouest. La roche revêt des
formes extrêmement variées, souvent pittoresques, et se
trouve généralement fendue en parallélipipèdes; mais depuis
l'endroit pi'écédemment indiqué, caractérisé par les dépôts
locaux à VOslrea crassissima, les calcaires siliceux perdent
de nouveau toute trace organicjue et quelquefois ne présentent
même plus ce cachet extérieur imprimé aux roches
tertiaires de la contrée. Cependant à 6 lieues environ au
nord-ouest-nord de Tarsous, les huîtres reparaissent, et un
peu plus loin on voit s'associer au calcaire sihceux des
masses de conglomérat et de brèche fort solides, horizontalement
stratifiées, composées de fragments de calcaire bleu
foncé, de quartz et de calcaire blanc (miocène). A 6 lieues 1/2
au nord-ouest-noi'd de Tarsous, la contrée devient remarquablement
pittoresque et fort montagneuse ; malheureusement
elle manque d'eau en été, tous les torrents étant alors
à sec.
Enfin à 7 lieues environ au nord-ouest-nord de Tarsous,
CHAPITRE ni. 75
les calcaires, sans subir une modification quelconque dans
leur composition minéralogique ou leur aspect extérieur,
changent brusquement de caractères paléontologiquesetstratigraphiques,
et l'on se trouve comme par enchantement dans
le'^domaine du terrain tertiaire inférieur. Ce lambeau nummulitique
que nous avons déjà appris à connaître % et qui probablement
n'est qu'une saillie locale d'un dépôt plus étendu,
n'a ici qu'une extension d'environ 1 lieue du sud-est-sud
au nord-ouest-nord. Aussi, à mesure qu'on se rapproche de
Nemroun, la roche reprend sa stratification horizontale;
d'abord elle ne présente encore aucune trace organique,
mais dans les environs immédiats de Nemroun, le calcaire
blanc siliceux qui compose toutes les montagnes renferme
des fossiles, à la vérité peu abondants et fort mal conservés,
mais qui néanmoins ne peuvent laisser de doute sur l'âge
de ces dépôts. Voici les fossiles que j'y ai observés, y compris
les espèces {Pyruia Lainei, Pecten henediclus et opercularis.
Cardila crassa, Clypeasler tauricus et Echinolampas
hemisphoericus) recueillies par M. ïexier, également dans
les environs de Nemroun :
Dolitwi indét., rappelant te neshayesiamim, Gni.
Pyruia Lainei, BasU
Oslrea crassissima, Lmîv.
— lamellosa, Brocc.
— lioblayei. Desti.
— Virleli, Desh.
Spondylus Deshayesi, Mich.
Pecten lalissimiis, Brocc.
— bemdiclus, Lmk.
— opercularisj L.
1. Voyez Terrain lerliaire inférieur, p. 350.