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-ISO T E l i K A l N S Tiurr. SUI'. ET l>OST-Tli BT.
La seule petite localité de Tortone ne renferme pas
moins de 137 espèces énumérées dans le catalogue de
M. Eugène Sismonda; le monte Mario, près de Rome,
compte déjà 270 espèces, dont 24 nouvelles, 61 éteintes
et 185 (la moitié du total) vivant encore dans la Méditerr
a n é e ' . Or, dans cette riche faune, il n'y a que 29 espèces
représentées en Asie Mineure, et encore, sur ce nombre,
6 seulement^ y sont pliocènes, tandis que 20 espèces
ne sont connues en Asie IMineure que dans le terrain
miocène, et dans le terrain quaternaire. De même, le
D' Bleicher '' signale dans les dépôts pliocènes situés entre
Rome et Cavita Vecchia, 19 espèces, parmi lesquelles fi gules
IS espèces que rapporte M. d'Archiao {loc. cil., p. 903) comme particulièrement
caractéristiques, il en est 8 représentées en Asie Mineure,
mais sur ce nombre 4 seulement se trouvent dans le terrain tertiaire supérieur
de cette contrée; les autres y sont exclusivement miocènes.
1. Voyez le Catalogue des fossiles du monte Mario recueillis par
.M. le comte de Rayneval, Mgr Vanden Ilake et M. le professeur Ponzi,
1834. Depuis la publication dece catalogue, M. Taolo Mantovani a fait
connaître {Sulla Distrib. gen. della fauna fossile del mare pliocenico,
etc. Roma, 1868) les fossiles recueillis par lui dans la région du monte
Jlario, située autour de la villa Madama et des bocages de la Farnesiana,
fossiles dont le chiffre tolal ne monte pas à moins de 206 espèces; il est
vrai que la plupart de ces espèces figurent également dans le catalogue
susmentionné; cependant, comme il ne s'agit ici que d'une localité extrêmement
restreinte, puisqu'elle se réduit à deux ou trois ravins, cette concentration
de la vie animale constitue un phénomène très-curieux; mais
ce qui donne à cette localité un caractère vraiment classique, c'est l'admirable
conservation des fossiles, ainsi que j'ai pu m'en assurer sur les
lieux mêmes et surtout en examinant l'intéressante collection de M. Mantovani
.
2. Mactra triangula, Cardium exiguum, papillosum et edule, Cardita
sulcata et Pecten jacoboeus.
3. Pecten varius, Cardium vulgalim et Murex brandaris.
4. Vovez Bull. Soc. géol. Fr., S" sér., t. XXIII, p. 645.
RÉSUMÉ. 481
rent h espèces de l'Asie Mineure, mais dont 2 seulement
(^Pecten latissiinus et Lil/iodoiims lilhophagus) sont pliocènes
dans cette dernière contrée, tandis que les 2 autres y sont
exclusivement miocènes. Enfin, la Sicile n'est pas moins
riche en dépôts pliocènes marins, sur lesquels Sir Charles
Lyell a fourni d'intéressantes données'. La liste qu'a dressée
le savant anglais des fossiles recueillis par Andrea Aradas
à Nizetti (près d'Aci Castello) et par Gaetano G. Gemmellaro
à Catira (près de Catania) contient 161 espèces,
dont toutes (sauf 15 éteintes) vivent encore dans la
Méditerranée. Or, bien que cette faune fossile diffère considérablement
de celle de l'île de Chypre, puisque les deux
îles n'ont que 7 espèces en commun, les 161 espèces pliocènes
de la Sicile renferment seulement 2 espèces (Mactra
triangula et Cardium papillosum) représentées dans le
terrain pliocène de l'Asie Mineure, mais en revanche,
22 espèces qui dans cette dernière contrée n'appartiennent
qu'au terrain miocène (13 espèces) ou au terrain quaternaire
(9 espèces)\
•1. Voyez son important travail sur l'Etna, publié en 1838 dans les
Philosoph. Transactions.
2. Sir Charles Lyell rapporte [loc. cit., ]). "iSO) la faune pliocène de la
Sicile à une époque un peu plus récente que celle du Crag de Norwich, ce
qui fournit à l'éminent géologue la preuve de la date extrêmement moderne
de l'Etna; en effet, la formation des grands cônes éruptifs de cette
montagne a dû avoir lieu après l'émersion de la plage tertiaire (à Nizetti
et Catira) bordée aujourd'hui par la région sud-est de l'Etna, émersion
qui d'ailleurs a dû s'opérer sans commotions violentes, puisque les dépôts
tertiaires dont it s'agit ont conservé une stratirication horizontale. Des
considérations également paléontologiques ont conduit ]M. le professeur
Guiscardi à attribuer au Vésuve une date encore plus récente. Dans un
opuscule pulilié en 1861 à Naples sous le titre de Fau?ia fossile vesuviana,
M. Guiscardi fait observer que, parmi les blocs fossilifères répan-
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