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époque, M. Dove a démontré qu'un courant atmosphérique
parlant du Sahara ne peut atteindre l'Europe, puisque, par
l'effet de la rotation de la terre, il se trouverait rejeté'vers
Test, et viendrait s'abattre dans les régions de la Caspienne
et de l'Aral '. Et quant à l'origine du Föhn, M. J. Hann'
rappelle le fait signalé par M. Rink dans le Groenland,
où des vents sud-est et est très-chauds et secs soufilent
quelquefois sans qu'il soit possible de les faire provenir d'un
continent quelconque; aussi M. Hann les attribue à des
courants équatoriaux déviés de leur direction initiale; quoi
qu'il en puisse être, l'exemple que nous fournit le Groenland
est de nature à prouver que l'existence d'un vent sec
et chaud parfaitement analogue au Fohn de la Suisse, ne
suffit point pour assigner à ce vent une origine continentale
et par conséquent rend superflue l'hypothèse de l'action du
Sahara.
X I I I . La pauvreté de la faune quaternaire de l'Asie Mineure
se manifeste surtout lorsqu'on la compare avec celle
des pays limitrophes. Ainsi, tandis que dans les dépôts quaternaires
de toute l'Asie Mineure je n'ai pu constater que
1 9 espèces plus ou moins communes, la petite île de Ghypre
(émergée, il est vrai, bien postérieurement à la côte opposée)
a fourni à MM. A. Gaudry et F. Unger 190 espèces
de mollusques, dont 13 éteintes, et 58 espèces de foraminifères,
dont 24 nouvelles; en sorte qu'en y comprenant les
bryozoan-es, les coralliaires et les radiaires, le montant total
des fossiles quaternaires de l'île de Chypre, recueillis seule-
'I- «L'Europe, dit le célèbre météorologiste prussien (Aùkanc/l. der
herhn. Acad., ann. .1845], sert de condensateur à la mer Caraïbienne, mais
ne se trouve point chauffée par le Sahara. »
2. A. Petermann, loc. cit., n° vi, p. 233.
liÉSÜWÉ.
ment par deux naturalistes, donnerait le chiffre énorme de
270 espèces'.
Si l'on compare les 190 espèces de mollusques de l'île
de Chypre avec les 19 espèces quaternaires de l'Asie Mineure,
on voit que, parmi ces dernières, 12 se trouvent
représentées dans l'île de Chypre et 7 y manquent ^
par contre, les dépôts quaternaires de cette île renferment
9 espèces qui n'ont encore été rencontrées en Asie
Mineure que dans les terrains tertiaires moyen'' ou supérieur.
De même, les seuls ravins du Vésuve ont fourni à M. le
professeur Guiscardi 93 espèces de mollu3ques% parmi
lesquelles il n'y en a que 6 représentées dans le terrain
1. La liste des fossiles recueillis par le professeur F. Unger {Die imel
Cypern, p. 36-50) dans l'île de Chypre et déterminés par des paléontologistes
éminents, contient 226 espèces, dont U 6 mollusques (avec 4 espèces
éteintes) et le reste composé de bryozoaires, de rhizopodes, de coralliaires
et de radiaires; en comparant cette liste avec celle de M. A. Gaudry [Géologie
de l'ile de Chypre), on trouve que cette dernièi-e renferme 44 espèces
(dont 9 éteintes) non citées dans la liste de M. Unger, en sorte que le
chiffre des mollusques se monterait à 190, ce qui donnerait un total de 270
espèces pour les restes organiques quaternaires de l'ile de Chypre.
2. Parmi les espèces qui manquent k l'Ile de Chypre, figurent précisément
les deux espèces qui sont les plus répandues dans les dépôts quaternaires
de la Grèce et de la Sicile, savoir : Donax irimculus et Buccinum
nerileum.
3. Solecurtus coarclalus. Arca Noe, Peden pusio, Ncüica carreña,
N. helicina et Coniis Menardi.
4. La Fauna vesuviana fossile du professeur Guiscardi contient 93
mollusques et 9 foraminifères ; à l'exception d'un très-petit nombre de Limuées
et de Paludines vivant encore dans les eaux douces de l'Italie, tous
les mollusques sont marins et tous, moins une espèce éteinte [Nassa semislriala,
Brocc.) identiques avec lea espèces qui habitent aujourd'hu le
golfe de Naples.
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