: i rîv.
30-2 T E R R A I N TERTIAIHIÍ SUPERI EUK.
la plaine désignée sous le nom de Kaz Ova {plaine des oies),
est passablement large, mais peu profond, de manière à être
pendant l'été parfaitement guéable; ses rives plates et nues
lui donnent l'aspect d'une rivière de steppe. Cependant à
l'est du village de Bazar Koï, la Kaz Ova perd de plus en
plus de son horizontalité et de sa monotonie, et les bords
du Yeschil Irmak se revêtent de quelques arbres et buissons
; en même temps, le sol laisse percer des affleurements
de calcaire lacustre, qui ne tarde pas à former des
collines, tantôt échelonnées en rangées serrées, tantôt se
di-essant isolément au milieu de la surface diluvienne. Il est
donc permis de supposer que la partie de la plaine de Kaz
Ova comprise entre Tourkhal et les parages limitrophes de
Tokat a pour charpente solide des dépôts lacustres plus ou
moins puissants, qui, selon toute vraisemblance, reposent
sur le terrain crétacé.
Quant aux dépôts lacustres du Tchikrik Sou, affluent
droit du Yeschil Irmak, ils se réduisent (autant que je le
sache) à un petit lambeau situé entre le village d'Abdalla
Tekkessi et la ville deTchoroum, danslaplaine traversée par
l'Emdji Tchaï, ruisseau qui opère sa jonction avec le Tchikrik
Sou, près du village de Tchikrik. Les collines allongées
et aplaties qui parcourent celte plaiiie sur une ligne d'environ
3 lieues du sud au nord, sont composées de calcaire à fades
éminemment lacustre; elles s'abaissent et s'évanouissent à
mesure que l'on s'avance d'Abdalla Tekkessi vers Tchoroum,
car, dans la proximité de cette dernière ville, la contrée
se déploie en une surface horizontale, revêtue de dépôts
détritiques qui masquent complètement la charpente solide
de la plaine de Tchoroum proprement dite.
I C H A P I T R E VI.
IV.
Les dépôts lacustres tertiaires supérieurs très-peu étendus
que j'ai observés le long du Khorschout Tchaï, se trouvent
à 3 lieues environ au sud de Gumuschkhané. Dans ces
parages, on voit les flancs des montagnes à couches redressées,
appartenant probablement au terrain tertiaire inférieur%
revêtus de masses de calcaire chamarré d'alvéoles
qui rappellent la forme de petites coquilles turriculées lacustres,
tandis que, sur certains points, la roche renferme
soit des incrustations tubulaires, représentant sans doute
autant de moules de tiges végétales, soit des empreintes de
feuilles qui ne semblent guère diiïérer beaucoup des feuilles
d'arbres répandus aujourd'hui dans la contrée, tels que
platane, saule, chêne, etc. Ces dépôts, incontestablement
très-récents, constituent tantôt des bancs assez puissants,
horizontalement stratifiés, tantôt des masses globulaires
composées de très-minces couches comme autant de feuillets
de papier, et que l'on voit particulièrement développées
dans la hauteur couronnée par le petit village de Tekké, à
une altitude de 1,500 mètres.
Sur la rive gauche du Khorschout Tchaï, tous ces dépôts
à faciès très-récent ne paraissent pas s'élever aussi haut
que sur la rive opposée; aussi, vis-à-vis de Tekké, ils ne
forment qu'une bande étroite le long du versant occidental
de la montagne trachytique qui borde cette partie de la rive
droite. Au sud de Tekké, les dépôts lacustres de la rive
gauche du Khorschout Tchaï disparaissent promptement et
1. Voyez Terrain lertiaire inférieur^ p. 431.