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ries ), ainsi que de quelques troupeaux de la chèvre d'Angora,
les uiis et. les autres annonçant les approches de Beïbazar\
L'Eunisy Tchaï (Beïbazar Sou), qui traverse ce bourg,
n'est pendant l'été qu'un très-mince ruisseau se dirigeant
du nord au sud vers le Sakaria, mais, dans la saison pluvieuse,
il doit rouler un volume d'eau très-considérable, à
en juger par la largeur de son lit ainsi que par la quantité
mais surtout par les dimensions des blocs qui le jonchent,
parmi lesquels dominent ceux de dolérite, dont la provenance
n'est guère douteuse, parce que cette roche se trouve
sur pied dans la partie supérieure de l'Eunisy Tchaï\
Dans les parages limitrophes de Beïbazar, le bord
gauclie de celle vallée est composé de masses de sable
renfermant de gros galets souvent arrondis de dolérite, de
ccilcaire lacustre et de silex. A une demi-lieue environ
a u nord de Beïbazar, la vallée revêt un caractère fort
pittoresque ; l'Eunisy Ïchaï y coule assez rapidement,
formant de nombreuses rannfications qui serpentent au
milieu de vignobles et de jardins verdoyants. Des deux
1. Beïbazar, dont l'altitude est de 930 mòti es, est le point le plus avancé
à l'ouesl d'Angora où j'aie été à même d'obsei'ver la célèbre chèvre qui
porte le nom de cette ville; dans la vallée de l 'Eunisy Tchaï (c'est-à-dire sur
le versant méridional de l'Ala Dagli), elle remonte jusqu'à l'altitude de
près de 1000 mètres. Jlalgré ses 900 à -1000 maisons et son litre de bourg
ou de petite ville, Beïbazar, n'est qu'un difforme assemblage de misérables
masures construites en limon et disséminées sur les |)entes des hauteurs
nues et pulvérulentes qui l'entourent. Cependant les nombreux IcIdftUk
et jardins échelonnés le long de la surface bombée ([ui au sud de Beïbazar
s ' i n c l i n e vers l'Eunisy Tchaï, produisent un elfetde contraste fortagréable.
Nonobstant l'altilude ronsideràble de la contrée, la vigne y prospère parfaitement,
mais comme les habitants de Beïbazar sont exclusivement musulmans,
on n'y fait point de vin.
2. Voyez Roches éniplives, p. 231.
Côtés, la vallée est bordée de belles montagnes dont la
physionomie, si peu habituelle pour les dépots lacustres de
l'Asie Mineure, déroute d'abord le géologue, qui aurait de
la peine à les reconnaître dans tous ces massifs découpés
en tourelles fantastiques ou creusés en grottes et niches
sinueuses, si la roche qui les compose n'offrait la plus parfaite
identité avec celle qui, dans la péninsule anatoliciue,
caractérise le plus les dépôts de cette origine. C'est un calcaire
jaunâtre, à cassure très-conclioïde, éclatant sous le
marteau et chamarré de petites alvéoles, où un examen
plus approfondi que celui auquel j'ai pu me livrer, ne manquerait
point de découvinr des coquilles lacustres. D'ailleurs,
en remontant la vallée encore un peu plus haut, on la voit
(cà i lieue environ au nord de Beïbazar et à une altitude de
992 mètres) reprendre la physionomie habituelle des contrées
lacustres, car non-seulement lesjardins et les vignobles disparaissent
complètement, mais encore les montagnes n'ont plus
que des formes linéaires et monotones, tout en étant toujours
composées du même calcaire à fades lacustre. Ce dernier
continue jusqu'cà 2 lieues environ au nord de Beïbazai', où il
se trouve remplacé par les roches éruptives. mais où, ainsi
que nous l'avons vu^ en étudiant ces roches, des lambeaux
lacustres se montrent à des hauteurs considérables dans le
domaine même des dolérites.
Au reste, autant que j 'ai pu en juger, en embrassant la
contrée du haut des contre-forts élevés de l'Ala Dagh, les
dépôts lacustres composent également la région comprise
entre Âyasch et Beïbazar et traversée par le Kirmizi Tchai.
cours d'eau qui est le dernier parmi les principaux affluents
'I. ¡loches érupiives, loc. cil.
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