ibo TE R RAIN TERTIAIKE SUPÉRIEUR.
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La localité du Bosphore qui m'a fourni des indices de
calcaire de steppe, se trouve séparée par une ligne de plus
de 132 lieues d'un dépôt probablement contemporain, situé
dans la presqu'île de Sinope et signalé déjà depuis longtemps
par W. Hamilton, mais sans indication spécifique des fossiles
qu'il y avait recueillis, bien que l'âge de ces derniers
ne puisse inspirer le moindre doute, puisque Sir Roderick
Murchison, qui les avait examinés, a positivement déclaré
qu'ils se rapportent à son terrain aralo-caspien \ Malheureusement,
depuis M. Hamilton, cette importante localité
n'a été l'objet d'aucune étude paléontologique spéciale,
et il est k regretter que M. le D^ Brauns ne nous ait pas
communiqué des renseignements plus complets sur ce sujet
dans l'intéressant travail qu'il a consacré à Sinope \
Par contre, si ce travail n'ajoute pas beaucoup aux
connaissances que nous possédions sur les fossiles mêmes
de Sinope, il nous fournit des données positives relativement
à la nature et à l'extension des sédiments qui les renferment.
Ainsi nous apprenons par M. Brauns que les dépôts
littoraux de Sinope cpi appartiennent à une époque trèsrécente
et dont une partie est encore en voie de formation,
sont de deux espèces : c'est d'abord une brèche coquillière
particulièrement composée de bivalves^ roche très-solide,
employée à l'usage des constructions et surtout comme
pierre tumulaire ; la deuxième forme sous laquelle ces
Loc. cit., p. 647.
2. Voyez Zeitschrift für allg. Erdkunde, Neue Folge, ann. 18S7,
V. II, p. 27-34.
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C H A P I T R E PREMIER. 101
dépôts se manifestent est celle de sable et d'argile disposés
en couches horizontales et se présentant tantôt isolément,
tantôt alternant avec la brèche. Tout à côté du faubourg de
Sinope, le long du port, ces argiles renferment une mince
couche chamarrée d'Astrées. Enfin, l'une et l'autre espèce
de dépôts ne s'élèvent qu'à 15 ou 20 pieds au-dessus du
niveau de la mer.
D'après la carte géologique annexée au travail de
M. Brauns, les sédiments dont il s'agit occupent presque
entièrement l'isthme qui rattache la presqu'île à la côte et
sur lequel se trouve une partie de la ville de Sinope. Ils
constituent une bande étroite au nord-est de la ville, où,
après avoir longé la côte sur une ligne d'environ 600 mètres
de longueur, elle est interrompue par une roche éruptive
(andésite [?] trachyte[?]), mais reparaît un peu plus au nordest
sous la forme d'un petit lambeau séparé de la côte par
un autre massif éruptif au-dessous duquel on voit affleurer
des calcaires que M. Brauns rapporte à l'époque dévonienne.
A l'ouest de la ville, des dépôts semblables bordent
également la côte sur une ligne d' environ 500 mètres. Enfin
la longueur totale de la bande littorale composée par les
dépôts aralo-caspiens peut être évaluée (d'après la carte) à
envii'on 2 kilomètres de l'ouest à l'est ; quant à sa largeur,
elle paraît atteindre son maximum sur l'isthme qu'elle occupe
presque exclusivement et oti elle n'a pas moins de
400 mètres, tandis qu'à l'est et à l'ouest de la ville, la
bande entière se rétrécit considérablement et ne dépasse
guère en moyenne une centaine de mètres.
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