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RÉSUMÉ. 483
II
vement rares et se trouvent représentés par des
lacustres, dont plusieurs sans doute quaternaires.
Xi. L'extrême rareté en Asie Mineure d'amas de substances
bitumineuses soit solides, soit liquides, contraste
avec le développement considérable que ces substances
acquièrent dans les terrains tertiaires de plusieurs contrées
limitrophes de la péninsule, notamment dans les principautés
danubiennes, dans l'Albanie et dans l'île de Zante, où
elles font partie de l'étage pliocène, ainsi que vient de nous
l'apprendre un travail fort intéressant de M. Coquand'. De
plus, comme dans toutes ces contrées le dégagement de
gaz inflammables se trouve lié à la présence des gîtes bituniinifères
et pétrolifères, tandis qu'eu Asie Mineure des gaz
de cette nature ne se produisent qu'au milieu des roches
éruptives% il devient probable que ces gaz n'ont pas la
même origine dans les contrées susmentionnées et dans l'Asie
Mineure; aussi, dans cette dernière contrée, ils semblent
avoir le caractère de manifestations volcaniques, à l'instar
de l'acide cai'bonique, ce compagnon fidèle des agents éruptifs
anciens ou modernes.
XII. L'époque quaternaire paraît avoir laissé en Asie
Mineure des traces infiniment moins nombreuses et saillantes
1. Le U'avail de M. Coquand sur les gîtes bituminifères et pétrolifères
de l'Albanie et de l'île de Zante, présenté à la Société géologique ( le 4 novembre
1867), vient combler fort heureusement une lacune importante
que j'avais signalée dans le I " volume de ma Géologie de l'Asie Mineure,
publié l e j a n v i e r ' 1 8 6 7 , où j'appelai (p. 429) l'attention des géologues
sur quelques passages très-intéressants de Strabon, d'Elien et de Dion
Cassias relatifs aux gaz inflammables de l'Albanie, passages que M. Coquand
n'a pas manqué de citer, bien que sans doute il ignorât complètement
l'existence de mon livre.
2. Voyez Hoches ériiplives, p. 424.
que dans la plupart des pays de l'Europe, car non-seulement
les restes organiques de cette époque y sont aussi
rares que peu variés, mais encoi'e tous les phénomènes de la
grande période glaciaire semblent faire défaut à la classique
péninsule, de même qu'à la Grèce, à la Turquie d'Europe^
et à la partie de la Russie située en dehors du domaine des
blocs erratiques, dont la limite méridionale, telle qu'elle a été
tracée par les savants auteurs delà Geology of Russia, décrit
une ligne très-ondulée, car tandis que dans le gouvernement
de Vologda elle ne dépasse guère le parallèle de 60 degrés,
elle s'avance dans les parages de Voronéje et de Putievil
jusqu'au parallèle de 51 degrés, et par conséquent s'arrête
à environ 500 Iciloinètres au nord de la mer Noire et de la
Caspienne; espace c|ui, à peu de chose près, est celui qui
sépare Hambourg de Dantzig ou Amsterdam de Copenhague.
Or, si aujourd'hui il survenait à Hambourg ou à
Amsterdam un froid suftisamment intense pour recouvrir la
contrée de glaçons chargés de blocs, on aurait peine à concevoir
que cette catastrophe ne se fît pas sentir plus ou
moins fortement dans les régions oii se trouvent Dantzig ou
Copenhague, et que, dans tous les cas, cpelques glaçons ne
fussent pas venus y échouer comme messagers du terrible
voisin. Cette considération est d'autant plus applicable à
la région qui sépare la mer Noire de la limite méridionale
des blocs erratiques, que même aujourd'hui que la Russie
ne se trouve plus dans les conditions de l'époque glaciaire,
elle exerce une action réfrigérante très-appréciable sur la
mer Noire et sur la côte septentrionale de l'Asie Mineure,
ainsi que je crois l'avoir prouvé" ; cette action aurait donc
1. Voyez Boué, loc. cit., p. 395.
2. Voyez Asie Mineure, 2« parUe, Météorologie.