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92 T li li RAI N TERTIAlRIi MOYEN.
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Je considérerai donc provisoirement les parages de Koud
comme le point le plus avancé au nord du domaine miocène,
que nous avons déjà suivi sur un si vaste espace,
quoiqu'il soit probable que les sédiments du même âge,
associés peut-être à ceux de l'époque pliocène, se trouvent
très-développés dans la contrée déserte et fort élevée comprise
entre Gucuksun, Ketclii Megara et Gurun', où, à côté
d'énormes dépôts lacustres, j'ai observé (notanmient entre
Ketchi Megara et Gurun) d'autres dépôts exactement de la
même roche que ceux du calcaire d'eau douce, et qui renferment
des cérites voisins du Cerilhium Lamarkii, fossile
assez répandu dans le crag de Norwitch.
En considérant les parages de Koud (Hiidh) comme le
point le plus seplenlrional du grand domaine miocène que
j'ai pu parcourir, les deux points opposés à Koud se trouveraient
à Karaman et à Ermenek. De cette manière, le terrain
tertiaire moyen se déploierait presque sans interruption à
4. Les vastes et arides plateaux qui occupent cette contrée sont au
nombre des régions les plus inconnues, mais aussi les plus inacce.ssibles de
l'Asie iMineure, et ce ne fut qu'au péril de ma vie que je les ai parcourues
eti 1833. Le pays fourmillait alors de bandes armées d'Avchars, dcTedjelis
et d'autres tribus, qui, à l'époque où lo fanatisme d'une guerre religieuse
(les flottes anglaise et française venaient de débarquer on Crimée) donnait
un nouvel essor à leurs instincts turbulents, cro^'aient trouver un motii
très-légitime de se livrer ouvertement au pillage, sous la proteclion
môme de l'étendard de Mahomet, bien qu'ils n'eussent pas besoin de ce
prétexte, puisque de tout temps ces contrées lointaines de l'Anti-Taurus
ont eu constamment à souffrir de leurs insatiables déprédations. If est probable
que lorsque, de nos jours, on a plus d'une fois déclaré du haut de la
tribune que les chrétiens de la Porte coulaient des jour s heureux et paisibles,
on n'avait pas demandé de certificat aux villages arméniens et grecs
de l'Anti-Taurus, tâche du reste assez difficile, atleiidu qu'il aurait filhi
avant tout aller les voir sur les lieux, ce qui, je puis l'assurer, n'est pas
très-commode.
travers les deux Cilicies et une partie de la Cappadoce, ce
qui lui donnerait une surface dont l'axe longitudinal pourrait
être représenté par une ligne tirée entre Ermenek et Koud
(du sud-ouest au nord-est), ligne qui n'aurait pas moins de
88 lieues métriques de longueur, tandis que la largeur de
ce domaine, dans son extension du sud au nord offrirait une
moyenne de 6 à 7 lieues, mais atteindrait, entre Khadin et
Mout, un maximum d'environ il G lieues. C'est, on le voit, un
beau champ ouvert aux explorations, où naturellement je
n'ai fait que planter quelques jalons épars qui guideront un
jour la marche des géologues.
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Avec les dépôts miocènes que je viens de signaler sur
plusieurs points limitrophes du grand massif de l'Ala Dagh,
se terminent les dépôts de cet âge observés par moi dans
les vastes régions ciliciennes et cappadociennes. En m'avançant
à l'est de ces régions, à travers le Pont et l'Arménie
jusqu'au groupe éruptif du Bingueul Dagh, je n'ai pas élé
à mênre de constater la présence du terrain tertiaire moyen
que sous forme de quelques bandes étroites et généralement
plus ou moins isolées les unes des autres, quoiqu'il soit
possible que ces dernières représentent autant de saillies
locales ou d'étranglements de dépôts beaucoup plus considérables,
s'étendant en dehors des endroits où je les avais
traversés, ce qui naturellement ne pourra être déterminé
qu'à la suite de longues et consciencieuses recherches auxquelles
mes observations serviront de points de repaire. Ces
lambeaux miocènes, que je vais maintenant passer en revue
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