I
, i.t
498 T E K U A I N S TEirr. SUP. 1ÌT POST-TE UT,
M. Abicli% 10 sont identiques avec les espèces miocènes
(mrmates) du bassin de Vienne aussi bien qu'avec les espèces
( Tapes gregaria, lìlactrapodalica, et c . ) qui caractéi ' isenl le
groupe sarmate du midi de la Russie et s'y trouvent recouverts
par des dépôts aralo-caspiens, en sorte que dans les
régions susmentionnées de la Crimée une partie de la faune
miocène {sarmale) a passé dans les dépôts quaternaires, ce
qui a fait disparaître toute limite tranchée entre les dépôts
quaternaires de la Crimée et les dépôts miocènes supérieurs
du bassin de Vienne et de la Russie méridionale. Or c'est
à peu près le contraire qui paraît avoir eu lieu en Asie
Mineure, où beaucoup d'espèces qui se sont éteintes dans le
terrain miocène, figurent dans les dépôts quaternaires de
Chypre et du Vésuve ; phénomène qui se reproduit également
à l'égard des dépôts pliocènes de l'Asie Mineure comparés
cà ceux de la Grèce et de la Sicile, ainsi que des
environs de Rome.
XIV. Si les dépôts quaternaires de l'Asie Mineure sont
moins riches en restes organiques que ceux de l'île de
Chypre, du Caucase et de la Crimée, ils ont avec ces derniers
cela de commun qu'ils sont tous plus ou moins caractérisés
par la rareté extrême des i-eprésentants des animaux
vertébi-és; caractère négatif qui paraît acquérir son maximum
de développement en Asie Mineure. Il ne serait pas
impossible que cette particularité tînt, en partie du moins, cà
toutes dans Ja Méditerranée, mais non dans la mer Noire, l'Asie Mineure
possède 4 [Oslrea lamellosa, Cardium eduUs, Venus gallina et Donax
Irunculus) dans le terrain quaternaire, \ [Macira Iriangula) dans le terrain
pliocène (calcaire de steppe] et 2 [rellina fragilis et Calyplroea chi-
«erasis) dans le terrain miocène.
I. Bull. Soc. géol. de Fr., 2» sér. t., XXI, p. 259.
R É S U M É . 499
l'absence dans tous ces pays, des époques glaciaires, dont le
passage a été marqué tout à la fois par la destruction de la
faune et de la flore préexistantes et par la conservation de
leurs débris^ ; de plus, les énormes pertui-bations volcaniques
qui n'ont cessé de bouleverser l'Asie 3iineure jusque bien •
avant dans l'époque quaternaire, ont pu contribuer à rendre
plus diffìcile dans cette contrée que partout ailleurs la conservation
des débris d'animaux terrestres; et quant aux
animaux aquatiques, la prédominance tout à fait exceptionnelle
en Asie Mineure des dépôts d'eau douce a dû imprimer
aux restes organiques qu'ils ont fournis ce caractère
'1. L'opinion de M. Suess relativement à l'origine du Lciss (voyez
G. Léonliard etH.-B. Geinitz, Jahrh. fur Mm. und Geol., etc., ann. 1867,
p. 119), bien que combattue par M. F. A. Fallou {ibid., p. '143] mais conforme
à celle de Sir Charles Lyell, vient à l'appui de cette assertion.
M. Suess rattache la formation du Loss (dont il fait ressortir l'origine exclusivement
iluviatile) à l'action des glaciers qui fournissaient aux eaux
le limon qualiQé en Allemagne de Loss; il signale en faveur de celte hypothèse
le fait que la limite septenirionale des dépôts de Loss coïncide en
Europe exactement avec la ligne qui marque la limite méridionale des
blocs erratiques. Parmi les restes organiques du Loss qui consistent plutôt
en animaux terrestres que lacustres, figurent plusieurs mammifères, particulièrement
le mammout h [Elephas primigcnius). M. le D' Bleicher (Dull.
Soc. géol. Fr.j 2° sér., t. XXIM, p. 643) indique également les restes
A'Elephas primigenius, anliquus et meridionalis, ainsi que d'autres
mammifères dans le limon du Monte Sacro (Rome), qu'il considère comme
très-analogue au Loss de la vallée du Rhin. Enfin la conservation des
restes de mammouth dans la Nouvelle Sibérie semble être également due à
l'invasion d'un froid soudain qui aura tout à la fois tué ces animaux et préservé
leurs débris d'une destruction complète; en effet, selon M. Iledenström,
les ossements de mammouth de la Nouvelle Sibérie sont associés à
des troncs de bouleau encore munis de leurs branches et de leurs racines;
or, à l'époque actuelle, il faudrait redescendre 3 degrés de latitude plus au
sud pour rencontrer un climat qui permette dans la Sibérie la végétation
du bouleau nain.