4<S T E R R A I N TERTIAIRE JIOYEN.
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C'est à 2 lieues 1/2 environ au sud-est de Karaman que
les dépôts miocènes envahissent complètement la vallée, en
reproduisant la physionomie qui distingue d'une manière si
saillante la vallée du Baschloukan. De même que dans cette
dernière, les montagnes qui bordent la vallée de Kouden
sont horizontalement rayées par des couches dont l'alignement
syméirique semblerait indiquer de gigantesques travaux
de maçonnerie exécutés à l'aide du cordeau et du
compas; et, comme dans la vallée du Baschloukan (v. p. 31},
ici encore les sommets des remparts se terminent par des
dentelures et des tourelles, tandis que leurs flancs sont percés
de cavernes et sillonnés par des couloirs ou des galeries
ramifiées à l'infini. La roche consiste tantôt en conglomérat
ou grès jaunâtre, tantôt en marne grise ou calcaire
blanc cristallin, les uns et les autres souvent exclusivement
pétris cte myriades de Venus miocènes.
A 3 lieues environ au sud-est de Karaman, on descend
vers le Kouden Sou, dont l'altitude est ici de plus de
1700 mètres, et qui est bordé de rochers chamarrés de fossiles,
parmi lesquels domine la Turritella turris. Bast. Ces
rochers revêtent des formes de plus en plus pittoresques, à
mesure que l'on remonte vers le Kouden Sou ; mais c'est
surtout dans la petite vallée latérale qui débouche ^ du côté
droit dans celle de Kouden ^ que le groupement des massifs
divers prend des proportions vraiment prodigieuses, car
dans cette petite vallée latérale, les rochers des deux côtés
se recourbent et se touchent par en haut, ce qui donne lieu
1. A 5 lieues environ au sud-est de Karaman.
2. Dans laquelle se trouve Je village Kouden, situé à une altitude de
plus de 1,700 mètres, et dont les cabanes sont disséminées entre les fissures
et dans les cavernes des rocliers; c'est un véritable village troglodytique.
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à des voûtes gigantesques ciui interceptent la lumière du
jour. Il est vrai qu'en remontant la vallée dont il s'agit, les
montagnes perdent, sur un petit espace, leur aspect pittoresque
et même s'aplatissent de manière à reproduire la
physionomie si habituelle pour les dépôts lacustres de
l'Asie Mineure, tandis que d'une autre part, la roche
devient crayeuse, et les couches, au lieu d'être horizontales,
se rident et se plissent diversement; cependant, malgré
toutes ces modifications locales, les caractères paléontologiques
ne changent guère, car les fossiles miocènes n'en
continuent pas moin-s. D'ailleurs à Kouden Koï même, les
montagnes reprennent leurs contours variés, ainsi que leur
stratification horizontale.
Toute la contrée fort accidentée comprise entre Karaman
et Kouden Koï est peu boisée, et l'on n'y voit que çà et
là quelques bouquets isolés de noyers et de chênes \
Voici les fossiles recueillis par moi entre Karaman et
Kouden Koï :
SilUs indé t .
Serpida voisine de la S. vermicularis, L.
Slrombus Bo7ielU/Brong.
Fusus ... Puschi, Andrz.
Ancillaria... glandiformiSj Lmk.
Cornes Dujardinij Desh.
— Meratij Broce.
— indét.
Pleurotoma.. asperulala, Lmli.
— monilis, Broce.
Cyproea indé t .
CerUhium... lignilartun. Eichw.
1. A la fin du mois de juin oi:i je parcourais cette contrée, l'herbe était
complètement brûlée; cependant j'y ai observé la rare Wieclemannia oricnlalis,
Fiscli. ot G. A. IVIey.
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