591) T li K R A I \ T E ]{TIA1 li li S U l> É K1E U J{. CIlAl'ITIIi; VI. 291
t .
de la même forme et du même aspect, composée de gypse
blanc, dont les couches sont ou verticalement redressées
ou plongent au sud sous des angles de 70 à 80 degrés,
contrastes dont le profil de la page 289 pourrait donner une
idée.
Sur la rive droite du Kizil Irmak, la hauteur de gypse
ne constitue qu'un phénomène local, car, en s'avançant un
peu plus au nord-est, on voit les dépôts lacustres horizontalement
stratifiés reprendre de nouveau et continuer jusqu'aux
parages limitrophes de Sivas ; mais il n'en est pas
de même de la rive gauche, car là, les gypses caractérisés
par des conditions stratigraphiques opposées, acquièrent un
immense développement et vont se confondi'e avec cette
grande formation de grès, calcaires et gypses à couches
redressées, échelonnés parallèlement à la rive gauche du
Kizil Irmak, dans la contrée que l'on traverse de Kaïsarié à
S i v a s \ Il en résulte que la hauteur de gypse qui surgit isolément
sur la rive droite, à côté des calcaires lacustres, n'est
sans doute qu'une saillie locale de dépôts beaucoup plus
anciens, développés sur une si énorme échelle sur la rive opposée
de la l'ivière, dépôts rangés par moi provisoirement
dans le terrain tertiaire inférieur.
Après avoir examiné les sédiments lacustres dans lesquels
sont creusés, en grande partie, les affluents septentrionaux
du Kizil Irmak, au nord-ouest et au nord de Sivas, nous
allons étudier les dépôts analogues situés au sud-ouest et au
sud de cette ville, en y comprenant quelques localités qui,
bien que n'appartenant plus au système hydrographique du
Kizil Irmak, s'y rattachent par leur proximité. Nous com-
I. V. Terrain tertiaire inférieur, p. 413.
mencerons par la plaine de Tonouz, qui se trouve à 18 lieues
au sud-ouest-sud de Sivas.
La plaine de Tonouz, revêtue d'épais dépôts quaternaires,
est limitée du côté du nord par un plateau composé de grès
friable horizontalement stratifié, que je considère provisoirement
comme lacustre, eu égard aux relations intimes
qui existent, ainsi que nous le verrons plus loin, entre des
grès analogues et des calcaires caractérisés par des fossiles
lacustres. Le revers nord-est de ce plateau descend dans
une plaine presque circulaire par une pente assez douce, sur
laquelle les dépôts de grès friable offrent les contours les
plus variés : tantôt ils ne consistent c{u'en une accumulation
de plaques empilées les unes sur les autres, tantôt ils se
dressent en rochers, que les agents atmosphériques ainsi
que l'action des eaux ont rongés et façonnés de manière à
produire les formes les plus bizarres et les plus fantastiques,
simulant des tourelles, des voûtes, des murailles percées de
niches, des champignons gigantesques, etc.
La plaine vers laquelle conduit cette pente, n'est que la
plate-forme supérieure d'une succession de surfaces superposées
les unes aux autres, comme autant de gradins par
lesquels on arrive dans la contrée accidentée où se trouve
Karaketchilu à une altitude de 1613 mètres. Ce petit village
est entouré de rochers du même grès friable, qui compose
toute la contrée comprise entre cette localité et la plaine de
Tonouz.
Afin d'apprécier le développement de ces dépôts de
grès et surtout d'en préciser l'âge, nous allons les étudier
dans deux directions opposées, savoir : au nord et au sud
de Karaketchilu, en allant successivement de ce village à
Sivas et à Mandjoulik.
m Vf