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ISO T E U l í A I N TERTIAIRE SUP È RI li UH.
la mer, dont elles ne sont séparées que par une plage trèsétroite,
jonchée de galets. Ces collines, alterniint avec de
petites vallées, se terminent souvent en caps abrupts plongeant
dans l'Hellespont. Elles sont composées soit de calcaire
blanc, friable, renfermant çà et là ([aelques traces de
coqnilles à faciès lacustre, soit de grès jaune grossier, de
texture compacte ou friable. Du côté de la mer, les flancs
de ces collines sont revêtus d'un conglomérat quelquefois
solide, tandis que sur plusieurs [¡oints des amoncellements
de galet provenant de roches diverses composent à eux seuls
des liauteurs assez considérables.
A mesure que l'on s'éloigne de Lapsaki pour se rapprocher
de Guredjé, les dépôts lacustres (?) se trouvent de
plus en plus exclusivement composés d'un grès jauncâtre
compacte, qui souvent forme des groupes tellement variés
et hardis qu'on les prendrait pour des rochers granitiques.
D'ailleurs, il olfre dans ses conditions stratigraphiqaes une
anomalie assez remarquable, les couches étant sur plusieurs
points presque verticalement redressées. Les hauteurs considérables
que constitue ce grès, de concert avec un conglomérat
à grain fin ou grossier, s'avancent jusque dans la
mer, ce qui rend le sentier qui conduit à Guredjé souvent
assez pénible pour les chevaux.
En franchissant une de ces hauteurs (à k lieues environ
au nord-est de Lapsaki), on voit les flancs d'une colline
chamarj'éede petites ouvertures, représentant les orifices des
galeries de recherche qui y avaient été percées dans un
dépôt de lignite. Ce dépôt a pour toit une mince couche de
sable grossier résultant de la désagrégation du grès jaune
susmentionné, et pour mur une argile plastique plus ou
moins foncée, analogue à l'argile de poterie de Tchanak
C H A P I T R E 11 18t
Kalessi et probablement du même âge que cette dernière.
Le lignite est disposé en schistes ou plaques, en moyenne
de 2 à 5 centimètres d'épaisseur; celle du dépôt tout entier,
tel qu'on peut le voir dans la galerie principale, est d'environ
i mètre. La qualité du combustible minéral varie beaucoup,
selon les localités : tantôt il est gras, luisant, d'un
beau noir et semble rappeler les meilleures variétés de la
houille; tantôt il est maigre au toucher, d'une teinte terne
et sale, et paraît fort terreux. A en juger par les galeries,
dont l'une a presque atteint la base du dépôt, celui-ci ne
constitue qu'un nid tout à fait local et assez restreint, car à
peu de distance au sud de la mine, on voit, au-dessus du
niveau de cette dernière, apparaître l'argile plastique recouverte
directement par les grès jaunes, sans intermédiaire
de substance charbonneuse quelconque, ce qui semblerait
inctiquer que le lignite n'occupe qu'une dépression locale
dans l'argile, sans en atteindre les régions plus élevées, conditions
de gisement qui pourraient se traduire par le diagramme
suivant :
a
a argile plastique. — b grès. — c lignite.
Les grès, qui çà et là présentent quelques empreintes de
tiges de graminées, s'étendent d'un côté jusqu'aux parages
de Guredjé, où ils se trouvent remplacés par des dépôts
beaucoup plus anciens (probablement appartenant aux terrains
de transition), et d'un autre côté occupent la bande
littorale où ils s'élèvent en rochers considérables qui