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échelonné le long du bord gauche de la rivière el auquel
correspond un rempart semblable sur le bord oppose. L'un
et l'aulre sont couiposés de couches horizontales d'iui calcaire
de teintes grisâtres, blanchâtres ou jaunâtres, à cassure
conchoïde et à structure compacte ou poreuse ; quelquefois
la roche devient siliceuse et passe soit à une espèce
de silex simulant une obsidieime blanche, soit à un grès
jaunâtre très-dur; les variétés grisâtres ou cendrées du calcaire
renferment des empreintes ou moules de Planorbes.
J'aludines, Limnées et autres coquilles lacustres, malheureusement
toutes plus ou moins indéterminables. Plus près de
la rivière et au pied des deux remparls qui la bordent, surgissent
des rochers de conglomérats et de brèches.
La descente et la montée (surtout la première) le long
des deux remparts qui, entre Orta Koï et Guné, encaissent
le aiéandre, deviennent pénibles et même dangereuses dans
la saison des gelées', lorsqu'une foule de petits ruisseaux
qui s'écoulent par les pentes des rochers revêtent de verglas
ces surfaces inclinées, en sorte que les chevaux y
glissent et trébuchent à cliaque pas, au risque d'être précipités
dans l'abîme.
Après avoir traversé la rivière (ici assez rapide) sur un
mauvais pont en bois, et franchi le rempart qui en borde la
rive droite, afin de se rendre à Guné, on chemine pendant
une heure et demie environ, au milieu de dépôts lacustres
formant des collines arrondies, tantôt disséminées sans
ordre, tantôt disposées de manière à simuler des amphithéâtres;
toutes ces masses, horizontalement stratifiées et
séparées les unes des autres par de petites vallées, sont
t. Je traversai cette contrée le '22 novembre '1848.
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revêtues de beaux taillis de pins S de genévriers % de
chênes», etc., ornement assez rare dans cette partie de la
Phrygie, et dont l'absence complète constitue même un
Irait caractéristique presque pour toutes les régions lacustres
de l'Asie Mineure.
A 2 lieues environ de l'endroit susmentionné où l'on
traverse le Méandre sur un pont, la contrée s'aplatit en une
vaste plaine qui se déploie jusqu'à Guné. Les dépôts lacustres
qui la composent s'étendent au delà de ce petit bourg, car
ils atteignent le village de Turlibeï (situé à 2 lieues à l'ouest
de Guné), où le gneiss commence à percer de toutes parts.
Il est probable qu'au sud-ouest de Guné les dépôts
lacustres continuent à occuper la vallée du Méandre jusqu'aux
parages de Saraï Koï, où j'ai signalé (p. 158) des
dépôts analogues au calcaire de steppe, et où il eût été fort
intéressant de déterminer les points de contact entre ces
deux espèces de dépôts (si toutefois cette jonction a réellement
lieu), afin d'obtenir des données qui nous manquent
encore sur leur âge relatif.
Guné est situé à une altitude de 688 mètres, sur le flanc
méridional d'une montagne assez élevée que franchit le
sentier rocailleux et abrupt conduisant de Guné à Aïnégueul.
Elle est exclusivement composée de bancs horizontalement
stratifiés de dépôts calcaires, dans lesquels les coquilles
lacustres ne sont pas rares, mais malheureusement peu susceptibles
de détermination spécifique. Ces dépôts acquièrent
un énorme développement dans la contrée assez boisée
1. Pinus lancio, L.
2. Jitniperus oxycedrus, L.
3. Quercus Libani, L., et Q. coccifera, L.