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de pauvreté et de monotonie qui caractérise les faunes
lacustres comparées aux faunes marines. Quoi qu'il en soit,
les vertébrés terrestres semblent être presque complètement
bannis des dépôts quaternaires et tei'tiaires de l'Asie
IMineure, et il en est de même du règne végétal, dont on n'y
voit aucun vestige, à la seule exception de quelques minces
lits de lignite sur la côte septentrionale de la Thrace
(p. 375), ou des empreintes de feuilles clans les environs
d'Alaschehr (p. 229) ; faits qui constituent un contraste bien
tranché avec les dépôts quaternaires de l'Europe, non-seulement
l'iches en ossements de mammifères, mais oii chaque
jour permet de découvrir de nouveaux matériaux à la flore de
cette époque, ainsi que le démontre entre autres le travail
intéressant de M. de Saporta sur les restes végétaux que
renferment les travertins quaternaires en France (Marseille,
Montpellier), en Allemagne (Canstatt dans le royaume de
Wurtemberg) et en Italie (iMassa marítima, dans la Toscane)
XY. Pendant la péríode quaternaire et déjà à une
époque où la mer Noire nourrissait la faune qui l'habite
aujourd'hui, plusieurs points de la côte septentrionale de
l'Asie Mineure et de la Thrace ont subi une immersion d'une
trentaine de mètres au-dessous du niveau du Pont-Euxin ;
1. Voyez Bull. Soc. géol. Fr., 2« sér., t. XXI , p. 495. Selon M. de
Saporta, toutes ces régions renferment une flore très-curieuse, qui peut être
considérée comme celle qui a précédé immédiatement la flore actuelle et
qui a servi d'abri aux grands pachydermes de l'époque quaternaire;
« cette flore, dit M. de Saporta, témoigne de la vaste étendue des bois qui
recouvraient alors notre continent et n'en faisaient pour ainsi dire qu'une
forêt conlinue, dont l'analogie avec celles de l'Amérique du Nord ne saurait
être méconnue. »
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tels sont les parages limitrophes de Kilia (p. 375) et ceux
de Samsoun '.
XVI. Indépendamment des dépôts à fossiles quaternaires
que possède l'Asie Mineure, et dont ceux contenant des coquilles
exclusivementmarines appartiennejit tousà des plages
soulevées à une époque plus ou moins récente, de larges surfaces
de la péninsule sont revêtues de sable, d'argile et de
conglomérat incohérents dénués de restes organiques, tantôt
horizontalementstratiriés,tantôtsanslrace quelconque de stratification.
Ceux parmi ces dépôts qui se trouvent disposés en
couches plus ou moins distinctes tout autour des lacs ou
le long des cours d'eau, paraissent devoir leur naissance à
ces derniers alors qu'ils s'élevaient à un niveau qu'ils n'atteignent
plus atijourd'hui ; tels sont les dépôts détritiques
qui forment une ceinture autour des lacs de Sabandja
(p. 395), d'Isnik (p. 4 iO) , de Bouldour (p. ), d'Egerdu'
(p. /ii|5); les conglomérats qui bordent le Gei'milu
Tchaï et recouvrent de blocs empruntés aux montagnes limitrophes
de vastes stufaces jusqu'à Endrès (p. 4 0 8 ) , les
sables et les conglomérats qui s'élèvent le long du Bolat
Tchaï (p. liAli) et du Geukagatch Sou^ à une hauteur
supérieure au niveau actuel de ces cours d'eau ; les dépôts
détritiques qui revêtent les vallées du Balcur Tchaï (p. H 8 )
et du Menderez et qui, dans cette dernière, se dressent
en véritables remparts le long de la chaîne du Tmolus
( p . /|24). Sur d'autres points, sans suivre les contours des
lacs ou des cours d'eau, les dépôts détritiques recouvrent
plus ou moins complètement des plateaux et des plaines, en
'I. Voyez Terrain lerliaire inférieur, p. 218.
2. Ibid.,\i. 231.