îoO T E K R A I N TLÍUT1A1RE SUPÉUIliUR.
C II A PI T II K V. 251
tique, celui de Sivrihisscar. Or, l'espace intermédiaire offre
un phénomène semblable à celui que j'ai signalé (p. 2à7)
dans le bassin lacustre d'Eskischehr, car là comme ici, bien
que la nappe diluvienne masque la charpente solide subjacente,
cependant cette enveloppe superficielle se trouve percée
sur plusieui-s points tout à la fois par les dépôts lacustres
et par des roches beaucoup plus anciennes (terrains de
transition [?]) dans lesquelles est probablement creusé le
bassin oîi les premiers se sont formés. Le fait est qu'en se
dirigeant de Kaïmas vei's Sivrihissar, on voit, immédiatement
à l'est des rochers syénitiques de Kaïmas, pei'cer d'aboi'd la
syénite et puis, un peu plus loin, cette dernièi-e faire place
à des affleurements tantôt de calcaire noir rappelant celui
des terrains de transition, tantôt d'un calcaire blanc à faciès
éminemment lacustre. De même que la plaine d'Eskischer,
celle qui s'étend entre Kaïmas et Sivrihissar est parfaitement
déboisée, mais revêtue d'un gazon toutfu, qui au
printemps se colore de teintes diverses et où, à la fin de mai
(le mai 1849), j'avais remarqué en énorme quantité une
petite Silénée rose, voisine de la Silene cappadocica.
Entre Sivrihissar et Tchandir, les dépôts lacustres se
dégagent de leur enveloppe superficielle et recouvrent la
contrée de collines nombreuses composées de deux dépôts,
minéralogiquement très-différents l'un de l'autre, mais
appartenant, selon toute vraisemblance, au même horizon
géologique. En effet, tandis que des calcaires et des marnes
crayeux, friables, blancs, jaunâtres ou rougeàtres, horizontalement
stralifiés et chamarrés d'empreintes de Planorbes,
s'étendent deptiis Sivrihissar jusqu'à Kepen, on voit, à
1 lieue 1/2 envii'on au sud-ouest de ce dernier village dont
l'altitude est de 9/|0 mètres, les calcaires et les marnes
remplacés par des dépôts gypseux, que l'on aperçoit déjà de
loin, non-seulement grâce à leur blancheur éblouissante,
mais encore à cause du vif petillement des facettes cristallisées
exposées aux rayons du soleil; car les niasses amorphes
du gypse horizontalement stratifiées, y sont associées
à d'innombrables cristaux, souvent d'une grande dimension,
presque toujours revêtus d'une couche plus ou moins mince
de carbonate de chaux blanc, ou reliés entre eux par un
ciment calcaire^
Ce qui rend ces dépôts gypseux particulièrement intéressants,
c'est la présence dans le ciment et dans les incrustations
calcaires d'énormes quantités d'élégantes spicules et
carapaces siliceuses de spongiaires et de diatomacées associés
à divers détritus végétaux, ainsi que l'a constaté le professeur
Ehrenberg auquel j'avais remis des échantillons de
ce gypse. Or c'est un phénomène non-seulement curieux eu
soi-même, mais encore d'une grande importance géologique
pour cette partie de l'Asie Mineure, puisque sans l'aide de
ces organismes microscopiques, tous exclusivement d'eau
I. Il est vi'aisemblable que les calcaires à plaiiorbos et à llranées (|ue
M. Ilainilton signale {Researclícs in Asia Minor, etc.. vol. I, p. 43S) à
Balaliissar, situé à 4 lieues environ au sud ou est-siid de Sivrihissar, au pied
du versant sud-ouest du Gunescli Dagh, ne sont ([lie la continuation des
dépùLs lacustres de Kepen. l^o savant anglais fait observer que les dépôts
de Balahissar ne se présentent qu'à une certaine distance au sud-ouestsud
de Sivrihissar et se trouvent séjiarés de cette dernière ville par une
plaine diluvienne jonchée de galels de calcaire cristallin; or córame ceuxci
proviennent probablement du Gunesch Uagh, on pourrait en conclure
avec un certain degré de vi a ¡semblance que celle monlagne est composée
do roches beaucoup plus anciennes que les dépôts lacustres, et (pie la
syénite n'occupe que l'extrémité septentrionale de la montagne au pied de
laipielle se trou\e Sivrihissar.