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 tique,  celui  de  Sivrihisscar.  Or,  l'espace  intermédiaire  offre  
 un  phénomène  semblable  à  celui  que  j'ai  signalé  (p.  2à7)  
 dans  le  bassin  lacustre  d'Eskischehr,  car  là  comme  ici,  bien  
 que  la  nappe  diluvienne  masque  la  charpente  solide  subjacente, 
   cependant  cette  enveloppe  superficielle  se  trouve  percée  
 sur  plusieui-s  points  tout  à  la  fois  par  les  dépôts  lacustres  
 et  par  des  roches  beaucoup  plus  anciennes  (terrains  de  
 transition  [?])  dans  lesquelles  est  probablement  creusé  le  
 bassin  oîi  les  premiers  se  sont  formés.  Le  fait  est  qu'en  se  
 dirigeant  de  Kaïmas  vei's  Sivrihissar,  on  voit,  immédiatement  
 à  l'est  des  rochers  syénitiques  de  Kaïmas,  pei'cer  d'aboi'd  la  
 syénite  et  puis,  un  peu  plus  loin,  cette  dernièi-e  faire  place  
 à  des  affleurements  tantôt  de  calcaire  noir  rappelant  celui  
 des  terrains  de  transition,  tantôt  d'un  calcaire  blanc  à  faciès  
 éminemment  lacustre.  De  même  que  la  plaine  d'Eskischer,  
 celle  qui  s'étend  entre  Kaïmas  et  Sivrihissar  est  parfaitement  
 déboisée,  mais  revêtue  d'un  gazon  toutfu,  qui  au  
 printemps  se  colore  de  teintes  diverses  et  où,  à  la  fin  de  mai  
 (le  mai  1849),  j'avais  remarqué  en  énorme  quantité  une  
 petite  Silénée  rose,  voisine  de  la  Silene  cappadocica.  
 Entre  Sivrihissar  et  Tchandir,  les  dépôts  lacustres  se  
 dégagent  de  leur  enveloppe  superficielle  et  recouvrent  la  
 contrée  de  collines  nombreuses  composées  de  deux  dépôts,  
 minéralogiquement  très-différents  l'un  de  l'autre,  mais  
 appartenant,  selon  toute  vraisemblance,  au  même  horizon  
 géologique.  En  effet,  tandis  que  des  calcaires  et  des  marnes  
 crayeux,  friables,  blancs,  jaunâtres  ou  rougeàtres,  horizontalement  
 stralifiés  et  chamarrés  d'empreintes  de  Planorbes,  
 s'étendent  deptiis  Sivrihissar  jusqu'à  Kepen,  on  voit,  à  
 1  lieue  1/2  envii'on  au  sud-ouest  de  ce  dernier  village  dont  
 l'altitude  est  de  9/|0  mètres,  les  calcaires  et  les  marnes  
 remplacés  par  des  dépôts  gypseux,  que  l'on  aperçoit  déjà  de  
 loin,  non-seulement  grâce  à  leur  blancheur  éblouissante,  
 mais  encore  à  cause  du  vif  petillement  des  facettes  cristallisées  
 exposées  aux  rayons  du  soleil;  car  les  niasses  amorphes  
 du  gypse  horizontalement  stratifiées,  y  sont  associées  
 à  d'innombrables  cristaux,  souvent  d'une  grande  dimension,  
 presque  toujours  revêtus  d'une  couche  plus  ou  moins  mince  
 de  carbonate  de  chaux  blanc,  ou  reliés  entre  eux  par  un  
 ciment  calcaire^  
 Ce  qui  rend  ces  dépôts  gypseux  particulièrement  intéressants, 
   c'est  la  présence  dans  le  ciment  et  dans  les  incrustations  
 calcaires  d'énormes  quantités  d'élégantes  spicules  et  
 carapaces  siliceuses  de  spongiaires  et  de  diatomacées  associés  
 à  divers  détritus  végétaux,  ainsi  que  l'a  constaté  le  professeur  
 Ehrenberg  auquel  j'avais  remis  des  échantillons  de  
 ce  gypse.  Or  c'est  un  phénomène  non-seulement  curieux  eu  
 soi-même,  mais  encore  d'une  grande  importance  géologique  
 pour  cette  partie  de  l'Asie  Mineure,  puisque  sans  l'aide  de  
 ces  organismes  microscopiques,  tous  exclusivement  d'eau  
 I.  Il  est  vi'aisemblable  que  les  calcaires  à  plaiiorbos  et  à  llranées  (|ue  
 M.  Ilainilton  signale  {Researclícs  in  Asia  Minor,  etc..  vol.  I,  p.  43S)  à  
 Balaliissar,  situé  à  4  lieues  environ  au  sud  ou  est-siid  de  Sivrihissar,  au  pied  
 du  versant  sud-ouest  du  Gunescli  Dagh,  ne  sont  ([lie  la  continuation  des  
 dépùLs  lacustres  de  Kepen.  l^o  savant  anglais  fait  observer  que  les  dépôts  
 de  Balahissar  ne  se  présentent  qu'à  une  certaine  distance  au  sud-ouestsud  
 de  Sivrihissar  et  se  trouvent  séjiarés  de  cette  dernière  ville  par  une  
 plaine  diluvienne  jonchée  de  galels  de  calcaire  cristallin;  or  córame  ceuxci  
 proviennent  probablement  du  Gunesch  Uagh,  on  pourrait  en  conclure  
 avec  un  certain  degré  de  vi a ¡semblance  que  celle  monlagne  est  composée  
 do  roches  beaucoup  plus  anciennes  que  les  dépôts  lacustres,  et  (pie  la  
 syénite  n'occupe  que  l'extrémité  septentrionale  de  la  montagne  au  pied  de  
 laipielle  se  trou\e  Sivrihissar.