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ment du sol ni dépôts d'origine volcanique ou torrenlielie;
c'est tout simplement le produit d'une longue série de commotions
sociales, en sorte qu'il ne s'agitici, pour ainsi dire,
que de la poussière soulevée par les pas de l'homme; or.
quelque imperceptibles que soient les traces d'un êire aussi
fail)le et récent comparées à celles qui marquent la marche
imposante de la nature, on n'en esl pas moins étonné des proportions
extraordinaires quepeuvent atteindre quelquefois les
oeuvres d'un semblable agenl, ainsi qu'on en voil des exemples
remarquables en Italie, pays où les fouilles exécutées dans
l'intérêt des recherches archéologiques ont été pratiquées
sur une plus grande échelle que parloat ailleurs ; aussi ne
serait-il pas sans intérêt, même pour les géologues exclusifs,
de rapporter ici quelques observations que j'ai été dans le
cas de faire sur ce sujet à Rome, et qui pourront donner
une idée des résultats que de semblables recherches fourniront
sans doute en Asie Mineure lorsque le moment sera
venu où il sera permis de s'y livrer. Or voici les chiiïres qui
indiquent de combien les bases des monuments suivants se
trouvent au-dessous de la surface du sol actuel de Rome :
l'arc de Septime Sévère (Forum), 8™, 32; la colonne de
Phocas (ibid.), 8"',3G; le temple d'Antonin et de Faustine,
aujourd'hui église de San Lorenzo in Miranda (ibid.),
3"',80; les colonnes corinthiennes du temple de Minerva
chalcidica (ibid.), 3"',70; le palais de Néron (au pied du
mont Esquilin), 5™,80, ainsi que le prouve la hauteur à
laquelle s'y élevaient les décombres actuellement déblayés;
les colonnes ioniennes de l'église de San Clemente, 2 mètres
au-dessous de la place de San Clemente; les colonnes du
temple de Mars UlLoi- (ruines désignées aujourd'hui par le
nom de Colonaccia), 3 mètres; les magnifiques colonnades
de Trajan, au-dessous de la place de la colonne de
Trajan ; l'église de S. Teodoro (l'ancien temple de Romulus),
2'" 65 au-dessous de la via di S. Teodoro; les constructions
récemment découvertes à côté des Thermes de Caracalla et
considérées comme faisant partie de la villa d'Asinio Pallione,
8'",80; les belles dalles en mosaïque que les excavations
dirigées par M. Visconti viennent de mettre au jour
près de l'église de San Crisogono (rive droite du Tibre),
7"\35 ; le Golysée tel qu'il était avant les travaux de déblayement
exécutés par l'ordre de Napoléon i'"', 3'",80; c'est la
puissance moyenne des dépôts de décombres qui, ainsi que
l'indicjuent les lignes noires tracées sur les voi^ites extérieures
et intérieures du Colysée, s'élevaient à une hauteur moins
considérable dans les parties sud-ouest que dans les parties
nord-est de l'édifice, car dans la première direction les hauteurs
oscillent entre 2"',27 et 3™,80, et dans la deuxième
entre 5'",50 et 3'",80; enfin les splendides dalles de marbre
et de brèche de l'ancien emporium (rive gauche du Tibre),
récemment découvertes par M. Visconti, sont à 1"',85 au-dessous
de la rive actuelle du Tibi-e, quand le niveau de la
rivière est très-bas, tel qu'il était le J 8 février 1868 lorsque
j'y fis mes observations ; mais à l'époque de la crue des
eaux les dalles de l'ancien emporium se trouveraient complètement
submergées, ce qui naturellement n'a pu avoir lieu
lors de sa construction, et doit faire supposer que depuis
cette époque le lit du Tibre s'est exhaussé bien au delà d'un
mètre ; supposition justifiée d'ailleurs par beaucoup d'autres
considérations, notamment par ce fait que le Panthéon
d'Agrippa et le Mausolée d'Auguste sont aujourd'hui atteints
par les inondations du Tibre, tandis qu'il est de toute impossibilité
d'admettre qu'Auguste ait jamais pu choisir un tel en"i