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100 TERRAIN TEKÏIAIRE MOVIÌN. C H A P I T R E IV. 107
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fort pittoresque, car elles se présentent ornées de corniches
et percées de grottes diversement étagées.
La petite vallée latérale qu'arrose le KemlerSou' , et où
se trouve le village de Kemler à une altitude de i , 8 9 3 mètres,
se confond par son bord septentrional avec les hauteurs
doléritiques échelonnées en rangées presque parallèles du
sud-ouest au nord-est. Cependant près de son embouchure,
elle est bordée par des massifs calcaires qui longent la rive
gauche du Kemler Sou et qui (à 3//| de lieue environ au
nord-ouest du village de Kemler) s'étendent également sur
la rive droite où ils forment des hauteurs considérables. Au
pied de l'une de ces dernières on voit encore une saline
alimentée par une source limitrophe, mais qui cette fois,
sort directement des i-ochers calcaires sans que son origine
soit masquée par les dolérites. Près de l'endroit même où
jaillit cette source, le calcaire renferme des fragments
d'huître indéterminables, mais à fades éminemment miocène.
C'est ce calcaire qui compose toutes les montagnes
qui, des deux côtés, bordent la partie supérieure de la vallée
de Kemler Sou; il est de teinte tantôt jaune, tantôt rougeâtre,
et presque toujours d'un goût salé, lors même que
l'oeil n'y peut découvrir le moindre atome de sel. Çà et là, à
côté des fragments d'huîtres, on distingue des empreintes
et des moules de divers coralliaires, parmi lesquels 17/eiws-
Iroea Ellisiana est parfaitement reconnaissable.
Ce que nous venons de dire relativement aux calcaires
salifères de la vallée de Mouschlou Sou, ainsi que de son
embranchement septentrional de Kemler Sou, rend donc
très-vraisemblable la supposition que les dépôts de sel de
toutes ces localités appartiennent à l'époque miocène. C'est
encore probablement à la même époque que se rattachent
les dépôts de sel gemme si largement développés dans le
nord de la Galatie, tels que ceux de Baglabag, près de
Tchengri et surtout ceux de ïchayan Koï, reposant en
masses non stralifiées sur les grès rouges à couches redressées,
grès qui, selon toute apparence, font partie du terrain
tertiaire inférieur, ainsi que nous l'avons vu'.
V I .
A 2 lieues environ au nord-ouest de Kemler, on descend
dans une contrée dont la surface, bien qu'accidentée, revêt
les caractères d'une vaste plaine se déployant dans la direction
du sud-ouest jusqu'au pied des remparts élevés qui
limitent l'horizon. Autant qu'il est possible de juger à cette
distance, ces remparts paraissent être calcaires et constituent
probablement les contre-forts septentrionaux de l'imposante
chaîne du Duschik Dagh que l'on voit surgir dans
le lointain, et que j'ai provisoirement rangée dans le terrain
crétacé, attendu que par son extrémité orientale ce massif
se rattache à la région montueuse de Litchig et de Bardak,
caractérisée comme nous l'avons vu {Terrain crétacé, p. 130)
par des fossiles crétacés. De même, les montagnes qui du
côté du nord-est bordent, à une distance considérable, la
vaste plaine accidentée dont il s'agit, appartiennent probablement
•
aussi à la formation crétacée; toutefois, l'espace
qui s'étend jusqu'à ces montagnes est composé de collines 1. Affluent septentrional du Mouschlou Sou. 1. Terrain leriiaire infériour^ p. 270.
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