312 T i - I U I A IX ÏERTIAIIIE SUPÉIUEUH.
et si, dans ce dernier cas, ils communiquent avec les dépots
lacustres de la vallée de l'Ak Sou, par l'intermédiaire de
l'espèce de solution de continuité que présente le Soultan
Dagh dans les parages d'Akkar, où une plaine lacustre
sépare ce groupe montagneux du massif de calcaire blanc
cristallin qui s'étend à l'ouest d'Akkar jusqu'au Kaldyr
Dagh.
Malheureusement la région comprise entre Akkar et
Rassaba est encore une véritable terra incognita, dont je n'ai
visité que les parages limitrophes des deux localités susmentionnées.
Toutefois, quoiqu'il en puisse être de la question
relative à l'extension des sédiments d'eau douce à l'est
de Kassaba jusqu'au revers sud-ouest de la chaîne du Soultan
Dagh, j'ai pu constater que, sur plusieurs points, ces
versants sont occupés par des dépôts lacustres qui s'étendent
sans interruption jusqu'aux rives septentrionales, occidentales
et orientales du lac d'Égerdir.
Ainsi les dépôts de grès et de conglomérats rouges à
couches horizontales si largement développés dans les parages
d'Yalowadj, situé sur le versant sud-ouest de la
chaîne du Soultan Dagh, atteignent l'extrémité septentrionale
du lac d'Égerdir, où ils se trouvent associés à des calcaires
renfermant des empreintes de Limnées, de Paludines
et de Planorbes. A 2 lieues environ au sud-ouest du petit
village de Gondani, ces calcaires s'appuient sur le versant
oriental de la chaîne montagneuse dirigée parallèlement à
cette partie de la rive nord-ouest du lac. Plus loin (à 3 lieues
environ au sud-ouest de Gondani) les collines lacustres se
rapprochent de l'Égerdir Gueul, en formant des renflements
arrondis, revêtus de buissons de chêne au kermès et de genévrier,
et s'avancent jusqu'au niveau du lac, bordé en cet
C H A P I T R E VII. 313
endroit par une large hsière d'herbes palustres. A mesure
que l'on descend la rive occidentale (du nord au sud) du
lac, elle devient de plus en plus élevée et encombrée de
blocs, fournis par la chaîne montagneuse limitrophe. Le
calcaire qui compose cette chaîne appartenant probablement
au terrain tertiaire inférieur, se trouve tellement soudé avec
les calcaires lacustres auxquels il sert de base ou de point
d'appui, qu'il devient souvent fort difficile de saisir une
ligne de démarcation quelconque entre les deux roches, évidemment
très-dilierentes par leur câge.
Tous ces dépôls à faciès lacustre constituent, sur la rive
occidentale de l'Égerdir Gueul, des bancs puissants, légèrement
inclinés cà l'est, et se terminant en falaises abruptes, séparées
du lac par une plage étroite, généralement caillouteuse.
Souvent, au pied de ces falaises et tout à côté du lac
même, on aperçoit de petits trous circulaires, d'où s'échappent
des sources, dont l'eau est infiniment supérieure à celle
du lac, sous-le double rapport de la limpidité et de la fraîcheur.
Dans la proximité d'Yenidjelu, situé sur la plage même,
la chaîne montagneuse (tertiaire inférieure[?]) qui constitue
la limite occidentale du lac, s'en éloigne considérablement,
en sor te que l'espace intermédiaire forme une plaine plus
ou moins unie, composée soit de conglomérat compacte, soit
de terre glaise qui se prête parfaitement à la fabrication des
briiiues, genre d'industrie exploilé par les habilanis d'Yenidjelu
\ La plaine, limitée au nord-ouest par un rempart
I. Voyez la planche xv de l'Atlas pittoresque de la première partie de
ilineure, représentant assez fidèlement la physionomie originale de
la plaine d'Yenidjelu.