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tification normale, en sorte que les perturbations stratigraphiques
ont fi'équemment un caractère purement local, quelquefois
même peut-être indépendant de l'action des roches
éruptives.
TV. Les dépôts miocènes de l'Asie Mineure reposent
tantôt sur le terrain terliaire inférieur, comme par exemple
dans les parages de Davas (Carie, p. 19), de Saaret
(Lycie, p. 22), de Boyalar (Cilicie, p. 29), de Kouden
{ibuL, p. 52), de Baschloukan Déré {ibid., p. 8i), de
Nemroun {ihid., p. 75); tantôt sur les terrains de transition,
comme dans la vallée de Gueuk Sou (Cilicie, p. 38) ;
dans l'un et l'auti-e cas, les dépôts miocènes oti'rent le plus
souvent une stratification horizontale, tandis que les roches
subjacentes ont leurs couches plus ou moins fortement redressées.
Au reste, sur beaucoup de points (et c'est le plus
grand nombre) \e suhslralum des dépôts miocènes ne saurait
être déterminé, eu égard à la variété des roches d'âges
très-divers qui entourent ces dépôts ou se trouvent en contact
immédiat avec ces derniers sans offrir un indice quelconque
de leurs gisements respectifs.
Quant aux relations entre les dépôts tertiaires moyens
et les dépôts plus récents, la majeure partie du terrain miocène
de l'Asie Mineure paraît avoir été déjà émergée à une
époque antérieure à la formation des assises les plus anciennes
du terrain pliocène, car, dans la plupart des cas, les
dépôts tertiaires moyens de l'Asie Mineure se trouvent ou
complètement à découvert ou seulement revêtus par des
sédiments lacustres très-récents, mais quelquefois tellement
soudés avec la roche subjacente, que sans l'aide de caractères
paléontologiques, il eût été complètement impossible
de distinguer les deux terrains, ainsi que cela se prél
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sente dans les parages de Boyalar, en Cilicie (p. 28).
V. Ceux des dépôts miocènes qui renferment des fossiles,
semblent par l'ensemble de leurs caractères paléontologiques
devoir être considérés comme contemporains,
malgré les discordances locales qu'ils offrent dans leurs conditions
stratigraphiques. Toutefois, il n'en est peut-être pas
de même des dépôts de l'île de Chypre, qu'avec betiucoup
de vraisemblance M. A. Gaudry a cru devoir ranger dans
le terrain tertiaire moyen. Or, quoique l'analogie entre les
roches miocènes de Chypre et celles de la côte cilicienne, et
surtout la présence, dans les deux régions, de YAslroea Gueltardi,
soient un argument suffisant pour admettre que les
dépôts dont il s'agit appartiennent au même terrain, il ne
s'ensuit pas encore qu'ils soient rigoureusement contemporains.
En effet, tandis que les dépôts de la Cilicie sont
caractérisés par une faune très-riche et par une stratification
horizontale, et que, de plus, tout fait présumer qu'ils
reposent soit sur le terrain de transition, soit sur le terrain
tertiaire inférieur, l'un et l'autre à strates fortement redressées,
les dépôts miocènes de l'île de Chypre, bien que séparés
seulement par un étroit bras de mer de ceux du littoral
cilicien, offrent des caractères diamétralement opposés; car
d'abord ils sont presque dénués de fossiles, puisque ceux
que M. Gaudry a pu y recueillir se réduisent à trois espèces,
savoir Âslroea Guellardi, Taxobriscus crescenlinus, Desor.,
et Chenopus pes gracidi, Phil,, et ensuite ces dépôts sont
plus ou moins fortement redressés en reposant conformément
sur le terrain tertiaire inférieur^ Quand on considère
d'une part des discordances d'une telle valeur entre les
'1. Voyez Al. Gaudry, Géologie de Vile de Chypre, p. 178-200.
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