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344 TK 11 H A IN TERTIAIRE SCf'fîRIEUR.
lequel on distingue les cinq formes lacuslres suivantes, sans
la moindre trace d'organisme d'oi'igine pélagique, ce qui
prouve que les particules susmentionnées de coquilles doivent
également appartenir à des coquilles lacustres :
Eunolia amphyoxis, Etirb.
— longicornis, id.
LìjUioslilidiiun. ampkiodoiij id.
— denHculaluiìi; id.
— rude, id.
Puisque, malgré leur aspect, qui, sans la découverte
d'organismes microscopiques, n'eût jamais permis de considérer
les sables d'Eregli comme une roche m silu, ces
sables constituent cependant une pai'tie intégrante de la
grande formation lacustre du b;issin de la Lycaonie, il n'y a
aucun motif pour ne pas attribuer la même origine aux
dépôts incohérents qui occupent une bonne partie de la
plaine comprise entre Eregli et Karabounar, bien que ces
dépôts y soient çà et là associés à des substances fragmentaires,
provenant sans doute des cendres et des anciennes
bouches ignivomes qui hérissent ces parages et les rendent
si remarquables'. Or, ces pi'oduits volcaniques, probablement
plus récents que les sables lacustres, sont souvent
très-difficiles à distinguer de ces derniers, car il y a une
grande ressemblance entre les uns et les autres sous les
rapports de leur constitution minéralogique et de leur teinte,
ce qui est d'autant plus naturel que les sables lacustres ont
probablement emprunté leurs principaux éléments constitutifs
aux roches trachytiques, dont sont composés les divers
1. Voyez Roches érupiives, p. 179.
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CHAPITRE Vili. .34o
cônes éruptifs qui ont vomi les cendres répandues sur la surface
des sables lacustres, où probablement ils auront été
remaniés par les eaux.
Cependant dans les parages de Bektik, situé à 6 lieues à
peu près au nord-ouest; d'Eregli, les tufs trachytiques se
présentent sur une échelle tellement considérable, que toute
cette partie de la plaine comprise entre les parages susmentionnés
et Karabounar appartient déjà au domaine des
produits éruptifs formés sur place et non i-emaniés, bien
cju'ils aient pu avoir été déposés dans un milieu lacustre.
D'une autre part, à o lieues environ au sud de Karabounar,
près du village turkmène In Yaïla, les dépôts lacuslres ne
constituent plus des masses incohérentes, confusément associées
avec.les produits volcaniques, mais se présentent sous
forme de calcaires horizontalement stratifiés; ce qui n'empêche
pas que là où ces calcaires se trouvent en contact
immédiat avec les tufs trachytiques de Karabounar,
ces deux genres de dépôts, si ditlérents l'un de l'autre
par leur origine et leur composition minéralogique, ne se
confondent tellement qu'il devient fort difficile de saisir un
indice quelcon(|ue qui puisse permettre de considérer
l'un plus ancien que l'autre, en sorte qu'il devient probable
qu'ils ne constituent qu'une seule nappe ininterrompue,
formée à la même époque et dans le même milieu
lacustre.
Selon toute vraisemblance, les calcaires d'eau douce si
largement développés dans les parages d'In Yaïla, continuent
à composer la majeure partie de la plaine que l'on
franchit pour se rendre d'In Yaïla à Karaman, en passant
par Tchoi'lou et Kalbassan, c'est-à-dire en longeant le versant
oriental du Kara Dagh ; il est vrai que cette plaine est