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2(i2 TE R R A I N TERTIAIRE SUPÉRIEUR.
gauche de l'Aladagh Sou, que ce phénomène se manifeste
d'une manière frappante, car lorsqu'on traverse ces hauteurs
de l'ouest à l'est pour descendre dans la plaine qui conduit
de Tchciïrlar à Beïbazar, on voit les marnes bleuâtres et les
calcaires blancs quelquefois presque verticalement redressés.
Il est probable que ce phénomène, si rare dans les dépôts
lacustres tertiaires supérieurs de l'Asie IMineure, est dû à
l'action des roches trachytiques, d'autant plus que leur proximité
immédiate se trouve constatée par un grand nombre
d e f r a g m e n t s de ces roches, qui jonchent la plaine ainsi c[ue
le versant oriental des hauteurs dont on descend dans la
première. Si tel est réellement le cas, les trachytes de cette
contrée seraient d'un âge plus récent que ceux de la plupart
des autres localités de l'Asie Mineure.
A 1 lieue environ à l'est de Tchaïrlar, les groupes montagneux
qui bordent la plaine du côté du sud offrent une
échappée sur l'Aladagh Sou, que l'on voit, aune distance de
2 lieues environ au sud de Tchaïrlar, déboucher dans le
Sakaria, près de la rive di-oite duquel on aperçoit très-distinctement
le village de Saïlar. Autant qu'il est permis d'en
juger à cette distance, l'Aladagh Sou est bordé de dépôts
lacustres assez élevés, qui acquièrent un développement
encore plus considérable le long de la rive gauche du Sak
a r i a ; d'ailleurs, bien que ce dernier cours d'eau ne se présente
dans le lointain qu'à de rares intervalles, étant presque
partout masqué par les montagnes, le peu qu'on en aperçoit
suffit déjà pour rendre très-probable que les dépôts
lacustres occupent également la partie de la vallée du
Sakaria comprise entre les embouchures du Kioutahia
Sou et de l'Aladagh Sou, région que malheureusement je
n'ai pas été à même d'explorer, et qui, si je ne me trompe.
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n ' a encore jamais été visitée par un naturaliste ([uelconquc,
A 2 lieues environ à l'est de Tchaïrlar, les hauteurs qui
bordent la plaine des deux: côtés (au sud et au nord), se
rapprochent et forment un défilé nommé Soghta Bogliaz. Les
paroisqui l'encadrent, et dont l'altitude peut être de GO à 100
mètres, sont composées de gypse feuilleté divisé en couches
plus ou moins minces, horizontalemeut empilées les unes sur
les autres. Les gypses reposent sur une mince bande de
marne sableuse, et celle-ci sur un conglomérat grossier consistant
surtout en fragments arrondis de calcaire blanc, dont
l'origine est parfaitement déterminée par des empreintes de
petites Melanopsis. Il est donc t rès-probabl e que les gypses
de cette contrée appartiennent aux assises tout à fait supérieures
des dépôts lacustres pliocèues récents, et qu'ils n'y
figurent que comme représentants locaux de ces derniers.
D'ailleurs, à mesure que l'on s'avance vers Beïbazar, les
hauteurs qui accidentent la plaine sont tour à tour composées
de gypses, marnes et calcaires, dont les derniers renferment
quelquefois des empreintes de Melanopsis costala ^ Fér.
C'est ainsi qu'au sortir du défilé de Soghta Boghaz, qui pai'
son extrémité orientale débouche sur un plateau de 820 mètres
d'altitude, on voit d'abord les calcaires remplacer les gypses,
mais à 1 lieue plus à l'est, ces derniers reparaissent pour
céder ensuite la place aux calcaires. Ceux-ci sont chamarrés
de silex de teintes diverses (bleuâtre, rougeâtre, noire,
blanche, etc.), formant soit des rognons détachés, soit des
zones continues. C'est une des localités lacustres de l'Asie
.Mineure les plus riches en silex.
xVo lieues à l'est du défilé de Soght a Boghaz, l'aspect monotone,
pulvérulent et aride de la contrée commence à s'atténuer
par la présence de nombreux tchifllik (fermes, métait
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