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CHAPITRE in.
D E P O T S LACUSTRES DE LA LYCIE ET DE LA PAMPIlYLrE.
Bassins du Xantlius, de Kassaba, de l'Aryadna et du Gerciiis. — Conglomérats
de la vallée supérieure du Xaiithus.— Dépôts plauorbes entre Tefenu et
Kemer. — Dépôts à Drcissena buldurensis du lac de Guendjelu. — Marnes et
concrétions siliceuses du Kourna renfermant Paludina phi-ygia. — Bande
lacustre du littoral de la Pamphylie. — Divergences pétrographiques et stratigraphiques
que présentent entre eux les dépôts qui la composent. — Leur
Ige probablemont quaternaire. — Calcaires d'eau douce qui occupent la place
de l'ancien Capria lacus. — Puissance des dépôts lacustres dans les parages
des ruines d'.ic/assus.
On connaît aujourd'hui dans la Lycie quatre bassins
lacustres que M]\I. Spratt et Forbes ont eu le mérite de signaler
pour la première fois, mais dont je n'ai examiné que
deux seulement (ceux du Xanthus et du Gerenis Tchaï), ce
qui néanmoins m'a permis d'élargir considérablement l'extension
qui leur avait été assignée par les savants anglais ;
quant aux deux autres, je ne puis que reproduire sommairement
les observations consignées à cet égard par
MM. Spratt et Forbes dans leurs intéressants Voyages en
Lycie.
De même que les dépôts miocènes marins de la Lycie,
les dépôts lacustres tertiaires supérieurs de celte contrée
forment des bassins isolés, séparés les uns des autres par des
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C H A P I T R E III. 197
espaces plus ou moins considérables, car ils sont disséminés
dans les vallées du Xanthus (Furen Tchaï), de Kassaba, de
l'Aryadna (OrtaTchaï) et du Gereuis Tchaï (Dalaman Tchaï).
Nous allons nous arrêter un moment à chacun de ces quatre
petits bassins.
Les dépôts lacustres qui acquièrent dans la vallée du
Xanthus un grand développement consistent en marnes blanches,
calcaire jaunâtre, pisolite et conglomérat plus ou
moins grossier. Dans plusieurs endroits, comme entre autres
dans les parages de Minara, ces dépôts forment des collines
isolées, s'élevant à 200-300 pieds au-dessus du niveau
de la plaine. MM. Spratt et Forbes donnent une coupe
fort instructive de l'une de ces collines située vis-à-vis du
village de Minara; on y voit, de haut en bas, des conglomérats
et calcaires formant une calotte solide qui couronne
la colline, puis une couche puissante de marnes, interrompue
par quelques minces strates de pisolite.
Dans les régions latérales de la vallée du Xanthus, ainsi
qu'cà l'entrée des ravins, les conglomérats constituent des
dépôts puissants, tandis que les marnes y manquent complètement;
par contre, dans les parties centrales, ce sont
ces dernières qui prédominent.
Les calcaires renferment des moules imparfaits de Limnées
rappelant Limnea longiscata, ainsi que des Planorbes;
mais les fossiles les mieux conservés ne se trouvent que sur
quelques points des marnes et consislent en deux formes
remarquables : l'une est une espèce de Paludine éteinte,
déjà précédemment décrite sous le nom d'Adelina elegans
par M. Cartraine, qui en avait reçu un exemplaire d'Italie
sans indication précise de localité; l'autre, qui se présente
souvent en nombre très-considérable, constitue une espèce