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T K K R A I N TI'RTIAIIUÎ SUPFRIEDR.
I I J .
Hien qu'il soit possible et même probable qa'ane étude
plus approfondie delà côte méridionale du Poni-Euxin y fasse
découvrir d'autres dépôts aralo-caspiens, cependant, dans
l'état actuel (sans doute très-défectueux) de nos connaissances
de ces contrées, Siiiope figure comme la seule localité
de cette côte où la présence de dépôts semblables ait
été constatée. Ce n'est qu'cà 87 lieues environ au sud du
Bosphore, notamment entre Saraï Koï et Denizlu, situés à
l'extrémité orientale de la vallée du aiéandre, que j'ai pu
retrouver un dépôt caractérisé par des fossiles analogues à
ceux du calcaire de steppe, et, de plus, placé dans des relat
ions tellement intimes avec les conglomérats et les argiles
non ossilifères qui occupent presque la totalité de la vallée,
que l'on est tenté de considérer ces derniers dépôts comme
faisant partie de la même formation; c'est ce qui résulte
du moins de la coupe suivante que j'ai faite à travers la
vallée du Méandre, depuis Aïdin ( Guzel Hissar) jusqu'aux
parages de Denizlu.
En effet, lorsque de la petite ville Tiré, située au pied
du revers septentrional de la chaîne du ilessogis, on franchit
cette dernière du nord au sud pour descendre à Aïdin,
qui se trouve sur le versant opposé du rempart, on voit dans
les parages de Kavé KeuprussiS les terrains de transition
I . Littéralement Ponl du café, ainsi nommé à cause d'un petit café
situé à côté du pont qui traverse un ruisseau tributaire du ¡Méandre. Cette
localité extrêmement pittoresque, où tous ceux qui francliissent l'espace
fort montagneux compris entre Tiré et Aïdin ne manquent jamais de s'arrêter
quelques moments pour se livrer aux délices du Kef turc (le dolce
Cil A P I T UE l' R R M l KR. IB3
recouverls par des dépôts puissants soit de congloméi'at
solide, dont les éléments constitutifs sont des galets arrondis
cimentés par une pâte arénacée, soit de sables et de marnes
incohérents ; tous ces dépôts sont généralement disposés en
couches horizontales, quelquefois légèrement inclinées ou
plissées. A mesure que, de Kavé Keuprussi, on descend vers
la plaine du Méandre, les hauteurs que composent les dépôts
susmentionnés revêtent des formes de plus en plus
hardies, en sorte que, jusqu'aux parages d'Aïdin, dont
l'altitude est d'environ 90 mètres, on ne fait qu'escalader
des pentes abruptes et franchir des ravins et des gorges
profondes, où les chevaux glissent et s'enfoncent à chaque
pas au milieu des galets mouvants ou des masses gâcheuses.
Bien que les conglomérats, les sables et les marnes recouvrent
d'une nappe presque ininterrompue toute la partie
du revers méridional du Messogis, comprise entre le Kavé
Keuprussi et Aïdin, la roche subjacenle révèle sa présence
par des affleurements locaux. C'est ainsi que sur le plateau
assez étendu situé à 1 kilomètre environ au nord d'Aïdin,
et où quelques traces rappellent l'emplacement de l'antique
et splendide Trailes, on voit çà et là percer à travers les
conglomérats tantôt le micaschiste, tantôt un gneiss trèsgrenu
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Cependant, les conglomérats acquièrent une énorme
puissance tout le long du revers méridional du plateau et se
far nienle des Italiens), est à environ 3 lieues au nord d'Aïdin et à G lieues
au sud de Tiré.
1. Tout autour d'Aïdin les dépôts de conglomérats forment des collines
ai'rondies dont quelques-unes sont revêtues d'une couche de terre végétale
assez épaisse; aussi lorsque, le 10 mai, je me trouvais dans ces parages,
les collines étaient émaillées parla jolie Asphodp.line lutea, Rchbcli.
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