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•164 TE R R A I N TERTIAIRE SUPÉRIEUR.
des vallées étroites, commencent à s'abaisser et à se disperser.
Elles consistent toujours en calcaire blanc à cassure
conchoïde, horizontalement stratifié, très-analogue au calcaire
lacustre et passant soit à un calcaire siliceux, soit à
• un conglomérat compacte composé de fragments de serpentine
et de calcaire.
A 3 lieues 1/^2 environ à l'ouest de Melikscherif, les
conglomérats deviennent dominants ; d'abord les éléments
fragmentaires ne forment que des masses incohérentes,
mais plus loin ils se trouvent agglutinés eu une roche solide,
de grain assez fin et passant à un calcaire celluleux
rosâtre pétri de petits Cardium ovatum. Desh., ainsi cj;ue
d'autres coquilles brisées et indéterminables rappelant plus
ou moins le type des fossiles aralo-caspiens dont le Cardium
ovalum est ici un représentant d'autant plus intéressant que,
si je ne me trompe, jusc^u'à ce jour cette espèce n'avait
été connue que dans les dépôts aralo-caspiens de la Crimée,
où M. de Verneuil l'avait découverte il y a plus de vingt
ans. Enfin, à k lieues à l'ouest de Melilcscherif, ces dépôts
se trouvent remplacés d'abord par la serpentine et ensuite
par le terrain crétacé.
Ainsi que nous venons de le voir, sur un espace de
h lieues que l'on franchit en s'avançant à l'ouest de Melikscherif
dans la direction d'Aghvanis, la contrée est composée
de dépôts de calcaires et de conglomérats si intimement
liés entre eux qu'il serait difficile de ne pas les rapporter
tous au même âge, bien que les fossiles cjui l'indiquent ne
soient concentrés que dans une seule localité.
C'est cette considération qui m'a, décidé à ranger dans
le groupe aralo-caspien toute la contrée qui s'étend sur un
espace de h lieues à l'ouest de Melikscherif. Il est vrai
CHAPITRE PREMIER. 163
qu'ici, comme dans toutes mes autres délimitations de terrains
géologiques, la détermination rigoureuse de leur
extension est réservée à mes successeurs ; néanmoins il est
permis d'admettre dès à présent que le dépôt aralo-caspien
dont il s'agit n'occupe qu'un espace restreint, car si, d'un
côté, j'ai été à même d'en fixer approximativement les
limites orientales et occidentales, d'un autre côté, en parcourant
la plaine depuis Melikscherif jusqu'à Yenikevi, j'ai
pu observer que, dans la direction du nord, celte plaine est
limitée par des hauteurs qui probablement se rattachent au
terrain crétacé constaté par moi dans les parages d'Yenikevi,
de Pardy et d'Aghvanis, et que dans la direction du
sud la serpentine constitue une limite bien plus rapprochée
encore, car cette roche paraît dominer dans la région comprise
entre les dépôts aralo-caspiens de ûlelikscherif et le
terrain crétacé susmentionné.
La plaine de Melikscherif termine l'énumération des
localités de l'Asie Mineure caractérisées par des fossiles
aralo-caspiens; nous pouvons en conséciuence aborder
maintenant l'étude des sédiments auxquels les restes organic|
ues qu'ils renferment assignent une origine sinon toujours
exclusivement lacustre, puisqu'il en est qui attestent la
présence d'eau saumâtre, mais du moins un caractère oii
le type lacustre est décidément prédominant; de plus, la
majorité des sédiments dont nous allons nous occuper paraissent
être plus récents que ceux du groupe aralo-caspien,
bien que ce soit probablement à ce dernier c^u'appartiennent
les dépôts d'eau saumâtre échelonnés le long du littoral
septentrional de la mer de Marmara.
Comme les dépôts lacustres qui jouent en Asie Mineure
un rôle très-important s'y trouvent répandus sur les points