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C i l A l M T U l î VII. 3 1 1
Lorsque de celte ville on se dirige h Djebedjiler, ou n'a
pas plutôt franchi l'espèce d'islhme trachytique précédemment
indiqué, que l'on se trouve (cà 2 lieues environ à l'est
d'Afioun Karahissar) dans une gorge profonde, creusée au
milieu de deux remparts calcaires, dont les parois sont
rayées avec une régularité admirable par des bancs horizontaux
plus ou moins puissants. La roche qui compose toutes
ces masses est tantôt un conglomérat ou brèche compacte
et solide à grain très-fin, tantôt un calcaire blanchâti-e à
cassure conchoïde et à structure homogène, ou une marne
calcaire pleine d'alvéoles ou cavités allongées, coloriées en
jaune rougeâtre et représentant sans doute autant d'empreintes
de petites feuilles et tiges végétales. D'ailleurs,
parmi ces roches, les calcaires blanchcâtres renferment un
grand nombre de moules de coquilles appartenant probablement
aux genres IJeiix et Vivipara^ mais peu susceptibles
de détermination spécifique.
La gorge descend insensiblement vers Djebedjiler, situé
déjà dans le domaine des terrains de transition ; cependant
les dépôts lacustres continuent à se développer au sud et au
sud-est de Djebedjiler et paraissent composer la vallée qui
sépare l'Émir Dagh du Soultan Dagh; tel est le cas, du
moins quant à l'extrémité orientale de cette vallée, comme
nous le constaterons plus tard, en faisant une coupe à travers
le Soultan Dagh jusqu'à Ilgun.
Il est probable que les dépôts lacustres si largement
développés à l'est d'Afioun Karahissar, ainsi que nous venons
de le voir, occupent aussi, non-seulement la vallée d'Ak
Sou qui sépare l'Émir Dagh du Soultan Dagh, mais encore
la région comprise entre les lacs de Beïschehr et d'Égerdir;
c'est à l'extrémité occidentale de cette région que se trouve
le gros bourg de Kassaba, où les dépôts lacustres se présentent
sur une énorme échelle, comme j'ai pu le constater en
me transportant d'vVfioun Karahissar à Kassaba, à travers
le massif trachytique qui sépare ces deux localités.
En eflet, lorsque d'Afioun Karahissar on se rend à Kassaba,
on voit les dépôts lacustres échelonnés tout le long du
versant oriental de la chaîne trachytique nommée Kaldyr
Dagh, dont une ramification forme, à peu de distance au sud
de Kassaba, une saillie dirigée en moyenne de l'ouest à l'est,
qui sert de bord méridional à un bassin presque circulaire,
sur le bord septentrional duquel se trouve Kassaba. L'enceinte
intérieure de ce bassin est une surface assez plane,
aride et nue, revêtue d'une nappe détrilique, cpi probablement
repose sur les dépôts lacustres, car ceux-ci s'élèvent
en hauteurs considérables le long des bords septentrional et
oriental du bassin et en complètent ainsi la forme circulaire.
Du côté du sud-ouest, les dépôts lacustres de Kassaba sont
limités par les masses trachytiques au milieu desquelles se
trouve Baschouran Koï, et ils renferment entre ce village et
Kassaba beaucoup d'empreintes de coquilles, dont seulement
les suivantes ont pu être déterminées:
Planorhis subpi/i'enaicusj Noul.
— albuSj Mull.
Limnea. . indét. du groupe de L. Irwicalida, Mull.
Quant à l'extension que les dépôts lacustres de Kassaba
peuvent avoir dans les directions de l'est et du sud-est, je
ne suis pas à même de la préciser, ce que je regrette d'autant
plus, qu'il eût été d'un grand intérêt de savoir si ces
dépôts occupent également la contrée fort élevée qui s'étend
depuis Kassaba jusqu'au revers sud-ouest du Soultan Dagh,